Algérie

Les dirigeants de l'USMA racontent et dénoncent l'enfer de Saïda


Les dirigeants de l'USMA racontent et dénoncent l'enfer de Saïda
Photo : M. Hacène
Par Mohamed Touileb
Suite au lynchage dont a été victime son équipe à Saïda, le vice-président de l'USM Alger, Rebouh Haddad, a animé, hier à Bologhine, une conférence de presse où il est revenu sur les graves incidents qui ont émaillé la rencontre, en s'appuyant également sur des témoignages vivants que Meziane Ighil, l'entraîneur du club, et Cherchar Abdellah, secrétaire du club, ont livrés aux nombreux journalistes présents. Pour commencer, le chargé de communication du club algérois, Mohamed Hakem, a tenu à faire ce constat : «Il n'y a pas eu mort d'homme, mais cela ne diminue en rien l'enfer qu'a vécu notre délégation à Saïda.» L'enfer que ces images, diffusées via un data-show, ont montré des scènes insoutenables et choquantes où l'ont voit le joueur Laïfaoui se faire poser cinq points de suture sur la tête et cette plaie du coup de couteau (assez profonde) qu'il a reçu sur son flanc droit. M. Cherchar, les larmes aux yeux, évitant de visionner cette vidéo qui lui rappelait sans doute des images qui hanteront pour longtemps son esprit. M. Hakem regrette, quant à lui, les méthodes extra-sportives auxquelles certains clubs ont recours pour gagner leurs matchs : «Les matchs se jouent désormais dans les tunnels des stades et non sur les terrains de foot.» Un massacre planifié selon lui : «Les dirigeants du MC Saïda ayant demandé, non sans raison finalement, la non-retransmission du match une semaine avant la rencontre.» Le responsable de la barre technique, Meziane Ighil, est, lui aussi, du même avis en soutenant : «On a été reçus par un comité d'accueil au lieu des représentants du club», a-t-il affirmé, en n'hésitant pas à qualifier ce «comité d'accueil» de «bien choisi» puisque ces personnes «ont tout fait pour nous déstabiliser en nous malmenant au début, en nous insultant, puis en essayant même de nous agresser physiquement». Il notera au passage que lui et ses poulains ont mis plus de 30 minutes pour parcourir les 20 mètres qui séparaient l'entrée du stade des vestiaires. Le driver usmiste, toujours à propos de ce «comité d'accueil» dont les membres portaient des chasubles, a tout fait pour semer la terreur et la pagaille, en ajoutant : «Voyant que la 1re partie du scénario d'intimidation n'a pas fonctionné, ils ont commencé à jeter des pierres depuis la tribune officielle qu'ils ont occupée après avoir enlevé leurs dossards», a-t-il relaté. A la mi-temps, ces mêmes personnes ont regagné le tunnel pour agresser les joueurs de son équipe. Se rendant compte de la gravité de ce qui se passait tout autour, Ighil apprendra à l'assistance qu'il a livré des consignes inhabituelles car «d'ordre sécuritaire plus que celui technique», en demandant notamment à ses protégés de se regrouper dans le rond central à la fin de la rencontre. Hélas pour les Rouge et Noir, la fin de match n'était pas aussi clémente qu'ils ne le pensaient, puisque tout le monde connaît la suite des évènements et les graves dérapages qui l'ont émaillée avec le lynchage en règle de plusieurs joueurs et tout ce qui portait les couleurs du club algérois. Malgré tout ce qui s'est passé, Rebouh Haddad a tenu à affirmer que les joueurs «se relèveront et se battront jusqu'au bout du championnat pour que le sang versé ne le sera pas inutilement» tout en soulignant que «le professionnalisme sortira de l'USMA n'en déplaise à tous ceux qui veulent nous casser». Pour clore, M. Cherchar réfute toute comparaison entre les incidents de Saïda et ceux de Port Saïd en Egypte. Pour lui, «l'Egypte sortait de la révolution», ce n'est pas le cas de l'Algérie qui est «un pays debout». Voilà qui est dit.
M. T.

8 matchs à huis-clos, hors wilaya, pour le MC Saïda
La commission de discipline de la Ligue professionnelle de football a statué hier sur les incidents ayant entaché le match MC Saïda-USM Alger de la 25e journée du championnat disputée samedi dernier. Une sanction de huit matchs à huis-clos domiciliés à l'extérieur de la wilaya a été ainsi infligée à la formation du MC Saïda, qui terminera la saison sans son public. Il entamera par ailleurs la prochaine saison sans son public, coupable des scènes de violence qui ont défrayé la chronique. Le club de Saïda doit aussi s'acquitter d'une amende de 200 000 DA. Par ailleurs, GUEMIDI Ahmed, entraîneur adjoint du MCS, écope d'une sanction de 2 ans et une amende de 100 000 DA.


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