Algérie

Les directeurs font de la résistance



La question de la vente des manuels scolaires à l'intérieur des établissements suscite encore des réticences à quelques jours de la rentrée des classes. Cette tâche qui est attribuée aux directeurs d'écoles est sujette à un débat qui continue de diviser la famille de l'éducation, tant une partie de ces gestionnaires des établissements refusent de chapeauter la vente de ces livres en raison des cafouillages enregistrés chaque année lors de cette opération.Massiva Zehraoui - Alger (Le Soir) - Des directeurs d'écoles avaient laissé entendre que cette année, la vente des manuels scolaires allaient se faire sans eux. Les détournements et autres désagréments qui caractérisent cette opération seraient selon les contestataires, à l'origine des facteurs ayant motivé cette «décision».
Ils considèrent aussi que cette tâche ne relève pas de leurs prérogatives. C'est justement le point de la discorde entre les acteurs de l'éducation nationale qui eux, pensent au contraire, que les directeurs sont les mieux placés pour assurer ce travail. Ils conviendront toutefois, qu'effectivement, plusieurs dépassements ont été signalés lors de cette opération. D'où la nécessité, selon eux, de mettre en place un cadre réglementaire afin de contrôler le déroulement de la vente. Pour le moment, une partie des directeurs des établissements campent sur leurs positions et semblent résolus à ne pas assurer cette opération, exception faite pour les élèves dont les familles sont dans le besoin. Selon les gestionnaires de quelques établissements primaires de Tizi-Ouzou et de Bouira, la vente des livres est une responsabilité difficile à endosser. Et pour cause ; «en terme de quantité, les quotas destinés à la vente sont souvent insuffisants par rapport au nombre d'élèves scolarisés», a indiqué l'un des directeurs d'une école primaire à Tizi-Ouzou. Celui-ci fait savoir que cette situation est problématique dans la mesure où certaines parties accaparent un contingent assez important de livres, au détriment des autres élèves. «Evidemment, la responsabilité sera imputée aux directeurs, ce qui va leur attirer les foudres des parents d'élèves», s'est-il insurgé.
En réagissant à cette information, de nombreux parents ont exprimé leurs inquiétudes, craignant particulièrement que cela chamboule l'opération de l'achat des livres scolaires à la rentrée. Ils ne conçoivent pas que ces manuels soient vendus dans la rue, qui plus est à des prix dépassant l'entendement.
Après mûre réflexion, une autre partie des directeurs ont finalement décidé d'initier cette année encore, la vente des manuels scolaires, appelant la tutelle à prendre en charge correctement ce dossier.
Les syndicats du secteur dénoncent à leur tour, les dépassements signalés lors de la vente des manuels scolaires dans les écoles, mais estiment quand même que les directeurs sont plus aptes à superviser ce genre d'opération. Ils considèrent toutefois, qu'il est aujourd'hui nécessaire de revoir l'organisation de la vente des livres en milieu scolaire. Et ce, à travers la mise en place de contrôles rigoureux, qui ne laisseront aucune chance aux «opportunistes» de tout bord. Ils préconisent, entre autres dans ce contexte, la création de points de vente à proximité des établissements scolaires.
M. Z.


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