Les Etats-Unis disent avoir lancé des «préparatifs» en cas d'échec de la diplomatie pour régler le problème du nucléaire iranien, signalant que Washington ne croit plus guère au succès des discussions qui viennent de reprendre à Vienne. «Au vu des avancées continues du programme nucléaire iranien, le président (américain Joe Biden) a demandé à son équipe de se préparer pour le cas où la diplomatie échouerait. Cela demande des préparatifs», a dit jeudi la porte-parole de la Maison-Blanche Jen Psaki, en évoquant des «sanctions supplémentaires» contre les sources de revenus de Téhéran. Les Etats-Unis, qui n'ont cessé de durcir leurs éléments de langage ces dernières semaines, et l'entité sioniste ont par ailleurs discuté jeudi au Pentagone d'exercices militaires conjoints pour contrer les ambitions nucléaires de Téhéran. Le ministre américain de la Défense, Lloyd Austin, accueillant son homologue israélien Benny Gantz, a évoqué un récent exercice mené en mer Rouge par les Etats-Unis, Israël, les Emirats arabes unis et Bahreïn. «Nous continuerons à développer cette architecture régionale de sécurité par le biais d'une coopération militaire, de formations et d'exercices conjoints», a-t-il dit. De quoi jeter un froid sur les négociations qui viennent de reprendre à Vienne, pour tenter de sauver l'accord de 2015. Les diplomates s'étaient quittés vendredi sur un constat de divergences, les Occidentaux accusant Téhéran d'avoir fait marche arrière par rapport au printemps. Après «d'utiles consultations dans les capitales», ils sont «revenus avec une détermination renouvelée pour travailler dur», a déclaré à la presse le coordinateur de l'Union européenne (UE), Enrique Mora, qui chapeaute le processus. «Le sentiment d'urgence», expression régulièrement évoquée dans ce dossier, «est encore plus aigu que d'habitude», a insistéM. Mora. La réunion des chefs de délégation des différentes parties (Russie, Chine, France, Allemagne, Royaume-Uni), qui avait débuté vers midi (11H00 GMT) au Palais Cobourg, un hôtel de luxe de la capitale autrichienne, a duré un peu plus d'une heure.
L'ambassadeur russe, Mikhaïl Oulianov, a fait état d'une «ambiance constructive». «Nous avons réussi à lever une série de malentendus qui avaient créé une certaine tension», a-t-il précisé, cité par l'agence TASS, sans donner de détails. Il s'agissait du redémarrage de la septième session après le cycle de négociations du printemps: ouvertes en avril, elles avaient été suspendues en juin en raison de l'élection d'un nouveau président iranien, pour ne reprendre que le 29 novembre. L'émissaire des Etats-Unis Rob Malley, qui y participe indirectement par l'intermédiaire des Européens, doit se joindre aux discussions durant le week-end. L'Iran a nettement accéléré son programme ces derniers mois, tout en restreignant l'accès aux inspecteurs de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).
De son côté, Téhéran a répété sa volonté de «négocier avec sérieux». Signe toutefois de la défiance iranienne, un des plus importants dignitaires religieux chiites a invité les diplomates de son pays à la vigilance. «Nous devons respecter les usages internationaux. Nous devons leur serrer la main, mais nous devons compter nos doigts aussitôt après», a déclaré le Grand ayatollah Abdollah Javadi Amoli, en parlant des négociateurs des pays parties à l'accord de Vienne, selon des propos rapportés par l'agence iranienne Fars.»Qu'on le veuille ou non, il faut négocier avec eux», a-t-il affirmé en recevant le ministre des Affaires étrangères Hossein Amir-Abdollahian qui venait lui rendre visite dans la ville sainte de Qom (nord). Dans un rapport publié jeudi, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a lui aussi mis en garde contre «de nouveaux atermoiements» qui pourraient «saper la confiance dans la capacité de l'accord à garantir que le programme nucléaire iranien reste de nature exclusivement pacifique».
Posté Le : 11/12/2021
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : L'Expression
Source : www.lexpressiondz.com