Le président de l'Association algérienne de diabétologie regrette que les services de diabétologie au niveau de nombre de CHU soient dédiés au Covid-19, plaidant pour une «meilleure organisation» qui suppose la réservation d'un hôpital où les diabétiques pourront poursuivre leurs soins et, ainsi, éviter d'essaimer le coronavirus dans les services de diabétologie.M. Kebci-Alger (Le Soir)- «Les diabétiques constituent une population à très hauts risques de contracter le Covid-19 sévère et pas le Covid bénin qui permet de passer à travers les mailles du filet», estime le président de l'Association algérienne de diabétologie. S'exprimant, hier lundi, sur les ondes de la Chaîne 3 de la Radio nationale, dont il était l'invité de la rédaction, le Pr Mourad Semrouni soutient qu'il «faut impérativement prendre la précaution de surveiller de manière beaucoup plus attentive les diabétiques». Ce qui, regrettera-t-il, «n'est pas le cas depuis l'injonction du ministre de la Santé d'augmenter le nombre de lits dédiés au Covid-19». Et de prendre en exemple le service de diabétologie de l'hôpital de Béni-Messous où il exerce qui sera, de ce fait, dédié au Covid-19. Pour lui, «il faudrait une meilleure organisation, en désignant un hôpital où les diabétiques pourront continuer à se faire suivre et ainsi éviter d'essaimer dans les services de diabétologie le Covid-19 et ne pas exempter les pathologies chroniques». Evaluant, par ailleurs, la population atteinte du diabète à 14,4% âgée de 18 à 69 ans, ce qui représente trois fois ce qu'on observe en France, le président de l'Association algérienne de diabétologie estime qu'il faudrait «refaire des enquêtes à intervalles réguliers» car, selon lui, c'est une population à «ascension constante». Plus grave encore, dira-t-il, il y a ces «populations prédiabétiques qu'on ignore et dont on ne sait rien s'agissant des chiffres». Des populations estimées à «20 à 30% de la population algérienne qui seraient prédiabétiques, c'est-à-dire des gens qui vont devenir diabétiques dans les mois et les années à venir». Révélant que cette enquête dort dans les tiroirs de la Direction de la prévention, au ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, le Pr Semrouni affirme que «si on veut réduire la courbe du nombre ascensionnel des diabétiques, il faudrait s'occuper de cette population prédiabétique». Ce qui est, selon lui, «très facile avec une hémoglobine-glyquée à observer tous les ans, un prélèvement veineux à faire par les personnes âgées de plus de 35 ans et présentant des facteurs de risques familiaux ou personnels, obèses ou ayant des antécédents familiaux de diabète, une hypertension ou encore des maladies coronariennes. Maladie chronique caractérisée par une déficience immunologique, le président de l'Association algérienne de diabétologie considère que la lutte contre cette pathologie relève du malade, du médecin et du politique. Evoquant le dernier aspect de cette lutte, il parlera de la concentration du sucre dans les jus et les limonades qu'il faudra impérativement réduire. Il estimera, dans ce sens, qu'il «ne faut pas soutenir le prix du sucre qui est la cause de toutes les pathologies qui arrivent», comme le plaide le ministre du Commerce, préconisant une «politique qui rassemble tous les intervenants pour pouvoir améliorer l'état de santé de nos concitoyens». Le Pr Semrouni affirmera, par ailleurs, que «le Covid-19 peut entraîner, induire et révéler le diabète» pour avoir «suffisamment de preuves». «On les voit arriver à Béni-Messous», dira-t-il, avouant ne pas savoir s'ils relèvent tous des cas méconnus de diabète.
M. K.
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Posté Le : 14/07/2020
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Mohamed Kebci
Source : www.lesoirdalgerie.com