Algérie

Les diabétiques boudent l'insuline algérienne



Bien que certifiée conforme aux normes internationales et coûtant moitié prix du produit importé, l'insuline produite par le complexe Saidal de Constantine connaît une mévente qui soulève de nombreuses interrogations. Certains avis exprimés lors d'un débat consacré à ce sujet par l'édition de samedi de l'émission «Forum» de la radio régionale de Constantine, n'ont pas hésité à imputer cette mévente à «un sabotage délibéré de la part d'intérêts occultes». Le directeur du complexe Saidal de Constantine, M. Karim Samrani, invité principal de l'émission, a indiqué que sur les 600.000 flacons produits cette année, seuls 350.000 ont été écoulés, dont des lots exportés au Niger et au Yémen. Il a relevé qu'une année et demie, période de la mise sur le marché de l'insuline algérienne, est «un délai insuffisant pour conquérir le marché et faire un bilan sur la commercialisation du produit». Il a également évoqué une «concurrence déloyale des firmes internationales qui ont recours à des procédés que Saidal, en tant qu'entreprise publique, ne peut pratiquer sans enfreindre les lois et la réglementation en vigueur». Pourtant, selon son responsable à Constantine, Saidal a passé des conventions avec l'entreprise nationale de distribution au détail des médicaments (ENDIMED) qui met l'insuline algérienne à la portée de toutes les agences et officines pharmaceutiques. Les responsables de Saidal à Constantine ont exprimé le souhait de voir l'Etat, par l'entremise du ministère de la Santé, soutenir le produit national en faisant obligation aux pharmacies centrales des hôpitaux et à la caisse de sécurité sociale de «favoriser l'insuline algérienne». Le coût de réalisation du complexe d'insuline de Constantine, inauguré le 16 avril 2006, est de 13 millions d'euros. Le complexe, doté d'équipements parmi les plus modernes, qui lui permettent de produire, à moyen terme, des stylos et des cartouches d'insuline, dispose d'une capacité de production qui peut atteindre 5 millions de flacons par an, rappelle-t-on.


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