Algérie

Les deux visages de la répression



- «La fin justifie les moyens», semble àªtre l'adage des autorités algériennes dans leur volonté de mettre un terme à  la grève des résidents. Matraque ou pression administrative, tout est permis.  A Blida, les responsables du CHU Frantz Fanon ont opté pour des sanctions lourdes : tout le salaire a été bloqué !   En dépit de la note du ministre de la Santé dans laquelle il ordonne de recourir à  des ponctions sur salaire, uniquement pour absence non justifiée. «Â Dès que nous avons appris cette injuste décision, nous avons tenu un sit-in devant l'administration de l'établissement, déclare une représentante des résidents de Blida, surtout que le directeur ne peut entreprendre une telle démarche sans l'approbation de la tutelle et celle du médecin chef de service.»
Elle nous confie qu'après avoir «coincé» le directeur du CHU dans un des services, promesse a été faite de débloquer les salaires dans les 48 heures. «Jusque-là, conclut-elle, cela n'a pas été concrétisé. Nous temporisons. Si rien n'est fait, on arrêtera les gardes et le service minimum.»

- C'est devenu presque un rituel : les rassemblements des résidents dans l'enceinte du CHU Mustapha à  Alger sont encadrés par un dispositif sécuritaire imposant. Des centaines de policiers, bien harnachés, bloquent presque toutes les issues de l'hôpital pour empêcher les nombreux résidents d'en sortir. Les médecins ont pu forcer, samedi dernier, le dispositif et marcher en direction de l'APN où ils ont été reçus par le président de l'Assemblée. Echaudée par cet événement, la police a renforcé son dispositif et a affûté ses méthodes devenues plus musclées.
Ces affrontements n'ont pas lieu sans conséquences : les urgences hospitalières accueillent des dizaines de blessés, surtout parmi les médecins. Le Camra, confronté à  la violence policière, a décidé de porter plainte contre l'institution. Des dizaines de plaintes auraient été déposées à  ce jour.
 


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