Algérie

Les deux travailleuses obtiennent gain de cause



Les deux travailleuses obtiennent gain de cause
La grève de la faim qu'observaient depuis le 30 mai 2011 deux mères de famille de 54 et 48 ans, toutes deux secrétaires principales depuis 25 ans à l'entreprise publique économique Gesibat de Annaba, a pris fin hier.
Le dénouement est intervenu alors que les deux femmes étaient à leur 7e jour de grève de la faim et qu'elles refusaient de s'alimenter malgré leur faiblesse physique. Le corps amaigri par plusieurs jours de privation, sur le site même de leur lieu de travail dans la zone industrielle de la Meboudja (Annaba), elles avaient été interdites de visite y compris celle de leurs proches. C'est en tous cas ce qu'avaient affirmé plusieurs centaines de travailleurs et syndicalistes du complexe sidérurgique El-Hadjar qui, dans un mouvement de soutien aux deux travailleuses grévistes, ont formé, hier, dès 14h, un piquet de grève à proximité du site de Gesibat. Cette situation n'a pas échappé aux responsables du Groupe des entreprises publiques de construction (Grepco), propriétaire de la filiale Gesibat depuis un peu plus d'un mois. C'est ce qu'atteste le directeur général adjoint chargé de la communication. Contacté, il a affirmé que le Groupe a publié un communiqué portant lever des sanctions prises pour un motif ou un autre à l'encontre des deux grévistes ou tout autre travailleur. Ce que du reste confirme le PDG de Grepco. Contacté, il a précisé qu'il n'a jamais été question d'appliquer un quelconque volet social à Gesibat. «Au contraire, compte tenu de l'importance du cahier des charges à notre disposition, la douzaine de filiales du Groupe dans les différentes régions de l'Est du pays ont été invitées à procéder à un recrutement massif. Nous allons avoir énormément besoin de main d''uvre. Par ailleurs, l'assainissement de nos filiales avec effacement de la dette décidé par l'Etat est sérieusement entamé. Je peux dire que les perspectives qui s'offrent aux filiales sous notre responsabilité sont très prometteuses. Ce que prouvent la multitude d'appels d'offres lancés pour l'acquisition de matériel indispensable à nos activités de construction.» Cependant, force est de dire que jusqu'à hier après-midi, la situation risquait d'empirer tant en ce qui concernait l'état de santé des grévistes qu'au plan socioprofessionnel. Mais c'est certainement l'appel de Smaïl Kouadria, le secrétaire général du syndicat de l'entreprise ArcelorMittal Annaba, adressé aux responsables de Grepco qui aurait été entendu. Il faut dire que, ces dernières heures, dans les réunions familiales, comme dans les rencontres et conciliabules des hommes d'affaires et des syndicalistes, la grève de la faim de ces deux travailleuses n'avait pas fini de rebondir, de diviser et de bousculer les clivages lors des réunions des cadres dirigeants. C'est que les deux grévistes étaient déterminées à poursuivre leur mouvement extrême jusqu'à satisfaction de leurs revendications. Au-delà de l'injustice, dépassement, abus de pouvoir et d'autorité dont elles se disent être victimes, commis par la direction générale de leur entreprise, les deux secrétaires générales tentaient de sauver ce qui pouvait l'être des 800 postes de travail existants. Cette affaire avait troublé, contre toute attente, la tranquillité d'une population annabie pourtant adepte du consensus. Dans leurs revendications, les deux femmes soulignaient «l'injustice, les dépassements, l'abus de pouvoir, la hoggra». Le tonitruant syndicat de l'entreprise ArcelorMittal l'a souligné dans son communiqué de soutien qu'il a émis jeudi dernier. Puis, il y a eu le communiqué du président-directeur général du groupe avec la décision de lever toutes les sanctions. Mieux, se voulant rassurant, le premier responsable de cette entité économique du secteur du bâtiment a affiché un réel optimisme quant à la relance des activités de l'ensemble des filiales placées sous sa responsabilité, les audits que se propose d'entamer Grepco les prochains jours dans ses filiales et l'effacement de leurs dettes. Il a parlé de l'importance du cahier des charges de chacune d'elle avec le lancement d'une multitude de projets de construction de logements de différents segments et d'autres investissements dans les équipements publics. En tout état de cause, si licenciement il devrait y avoir, il ne toucherait en aucune cas les travailleurs, agents de maîtrise et autres cadres d'exécution. Seuls seront visés les cadres dirigeants qui seront ciblés dans les conclusions d'audit qu'envisage lancer dans les prochains jours la direction générale du Groupe. En affirmant avoir des dossiers relatifs à des nombreuses anomalies dans la gestion de leur entreprise qu'elles révéleront dans les prochains jours, les deux grévistes de la faim auraient déclenché une véritable tempête dans le milieu des cadres gestionnaires du Groupe.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)