Séparées par un rocher proéminent et confortablement blotties dans un cadre naturel les protégeant des regards, les deux sites en question sont le prolongement vers l'est de la ville de Marsa Ben-M'hidi. Que ce soit en week-end ou bien en jours de semaine, les s?urs Moscarda affichent tout le temps complet. C'est une destination fortement prisée, non seulement par les habitants de l'Ouest, mais aussi par les vacanciers venant des autres régions de l'Algérie et même de l'étranger. En retrait par rapport aux vents, leurs eaux sont pour ainsi dire presque toujours calmes. Le ressac qui cisèle les gros rochers les entourant semble tout bonnement les ignorer, ou au contraire les protéger. Malheureusement, ce n'est pas le cas de certains de ses hôtes humains qui, apparemment ne se soucient point de leur vulnérabilité. A Moscarda I, reconnaissable au petit rocher en forme de piton qui émerge de ses eaux, le rivage est pollué par des dizaines si ce n'est des centaines de gobelets en plastique. « J'ai compté 65 gobelets dans un périmètre ne dépassant pas les 10m sur 10. C'est scandaleux. Je vous épargne au passage le nombre de mégots qui côtoient à tout bout de champ les sachets et autres emballages. C'est une agression systématique contre cet endroit féérique », s'insurge à ce propos un vacancier. Il faut attendre la fin de la journée, lorsque les baigneurs quittent la plage pour se rendre compte du désastre. « Pendant la journée, les parasols et les tables camouflent plus ou moins les déchets jetés sur le sable. Une fois le soir venu, et la plage vide de ses invités, on mesure la gravité et l'ampleur de la pollution. Il faut toute une armée pour nettoyer l'endroit », peste une dame d'Alger. Même le rocher ornant les eaux de Moscarda n'est pas épargné de ces nuisibles actes. « Ce rocher existe ici probablement depuis des centaines de milliers d'années. Il n'agresse personne. Bien au contraire je le compare à un grain de beauté sur un joli visage. Malheureusement des inconscients n'ont rien trouvé à faire que de le bombarder de vils graffitis, espérant peut-être l'enlaidir ainsi. C'est un outrage manifeste contre la nature », se désole la dernière interlocutrice. Un espagnol en vacances à Tlemcen a tenu à faire le tour du gros rocher séparant les deux plages à la nage. « C'est à la fois tentant et épuisant de relever ce défi. Tout est beau ici. Le climat, la nature et les gens sont généreux. Cela dit, je regrette que certaines gens ne contribuent pas à la propreté des lieux »,fait-il remarquer. « Je crois que le facteur qui a aggravé un peu plus ce phénomène est l'affluence massive des estivants dans les deux plages. Moscarda connaît un rush ininterrompu chaque été. D'ailleurs, il est difficile de trouver une place pour stationner son véhicule et le soir il faut patienter dans un long embouteillage pour se soustraire d'ici », confie un propriétaire d'une résidence de vacances à ex Port Say. « En plus des agressions contre la nature, les petits enfants peuvent facilement se blesser avec ces détritus. C'est vous dire le danger encouru », signale un autre vacancier. Fort heureusement, il existe des estivants, et ils ne sont pas une minorité, qui ont tenu à débarrasser l'endroit d'une partie des déchets laissés, en guise de « présents » de remerciement, par certains baigneurs indélicats à Moscarda. « J'ai vraiment un pincement au c?ur de voir toute cette saleté sans intervenir. C'est un devoir pour moi de soulager la plage de ces immondices. Au moins d'une partie », confie un vacancier de Tipasa. « Il suffit que quelqu'un commence à collecter les ordures pour que les autres aient le déclic. Tant mieux », fait remarquer un autre.
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Posté Le : 20/08/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Amirouche Lebbal
Source : www.horizons-dz.com