Algérie

Les deux-roues de l'infortune



Les deux-roues de l'infortune
Les motocyclistes effraient, par une conduite démente, piétons et automobilistes. Leur particularité ' Ils ne portent jamais de casques. Mais d'abord les chiffres. Rien que pour le premier semestre de l'année en cours, 3.366 accidents impliquant des motos ont été constatés par les unités de la Protection civile. Ils ont causé le décès de 1.019 personnes entre conducteurs et leurs victimes. « Il s'agit de victimes décédées sur place », a tenu à préciser le chargé de la communication à la DGPC, le lieutenant Nassim Bernaoui. Les wilayas qui ont enregistré le plus grand nombre d'accidents sont Alger, Blida et Bejaïa, selon un rapport de la Protection civile. Les deux-roues motorisés sont en cause dans 23% des accidents de la circulation en 2013. La cause principale de ces drames reste essentiellement le non-port du casque de sécurité, qui est un élément de protection du conducteur et de son compagnon. Il constitue également un isolant phonique et une protection pour les yeux contre le vent et autres. Selon des études analytiques des services de sécurité, le casque permet de réduire les accidents mortels de plus de 25%. En effet, lors de sa chute, le conducteur est généralement touché à la tête. Selon une étude de la DGSN, ses unités chargées de la sécurité routière ont constaté, durant le premier semestre de l'année en cours, 1.373 accidents de la circulation impliquant des motocycles, soit une moyenne de plus de 228 accidents par mois et près de 8 accidents en une journée. S'agissant des causes principales, l'étude fait ressortir que l'excès de vitesse et les manœuvres dangereuses viennent en tête, notamment des accidents mortels. A cela s'ajoutent d'autres infractions comme la conduite sans permis de conduire avec 1.417 cas en 6 mois, suivie du non-port du casque avec 1.071 cas. Les policiers ont constaté également 417 cas d'absence de cartes d'assurance. « Les motards sont moins respectueux du code de la route, ils sont plus enclins à la vitesse et aux manœuvres dangereuses, notamment lors des cortèges nuptiaux », observe le responsable de la communication à la DGSN. Un hic : il est difficile pour un radar de flasher un motard lancé à vive allure sur l'autoroute. L'officier supérieur a indiqué que la DGSN a lancé une vaste opération de sensibilisation. « Durant la saison estivale le recours aux motocycles devient plus fréquent, le commandement de la police a donc pris l'initiative d'organiser cette campagne, dont l'objectif principal est de sensibiliser les jeunes sur le port obligatoire du casque. Nous insistons davantage sur l'aspect préventif que sur la répression », rappelle le même responsable. Généralement, quand un jeune motard est interpellé par un policier pour le non-port du casque, il justifie cela par sa présence en ville. Et pourtant, comme le rappelle l'étude, c'est en milieu urbain que l'on constate le plus de collisions et chutes avec plus de 88% des cas alors que le nombre des motocyclistes est plus important dans le Sud. Et afin de vulgariser le port du casque, une vaste campagne nationale vient d'être lancée, par la DGSN. Il était temps. Car le parc moto en Algérie compte aujourd'hui 60.000 motocycles d'une puissance variant entre 50 et 1.000 cm3 ainsi que 200.000 vélos. Un marché dont le chiffre d'affaires est passé de 12 à 27 millions de dollars par an. Les importations de motocycles ont plus que triplé entre 2009 et 2010, passant de 20.588 à 63.707 unités, selon les services des Douanes. Reste que la magnanimité des forces de l'ordre a ses limites : 3.005 motocycles ont été confisqués durant les premiers six mois de l'année en cours, pour diverses infractions. Pour rappel, un casque coûte en moyenne 5.000 DA, alors que le prix d'une moto peut dépasser les 65 millions de centimes. Côté loi, le non-port du casque expose le motocycliste à une amende forfaitaire de 2.000 DA, en plus du retrait de permis avec présentation devant la commission de wilaya ou de daïra.Le motocycliste est un usager de la route« C'est un usager de la route qui est soumis au contrôle et à l'identification. Il doit en premier lieu présenter le reçu d'achat de l'engin, le permis de conduire et le certificat d'assurance », a fait savoir le responsable de la communication au commandement de la Gendarmerie nationale, le lieutenant-colonel Abdelhamid Kerroud. Toutefois, la conduite de moto ne nécessite pas forcément un permis de conduire. En fait, tout dépend de la capacité du moteur. « Par exemple, pour un cycle à moteur qui ne dépasse pas 50 centimètres cubes et dont la vitesse de marche ne dépasse pas 45 km/h, le conducteur doit être muni d'un certificat d'assurance et d'une licence de conduite délivrée par la wilaya. Pour les motocyclettes de catégorie A, vitesse 75 km/h, cela nécessite un permis de conduire A1 et une attestation d'assurance. Le motocycle de catégorie B (grosse cylindrée) ne dépassant pas les 400 cm3 et 150 km/h nécessite un permis de conduire A2 et une attestation d'assurance », a précisé l'officier supérieur de la GN. Si le motocycliste est interpellé sans casque, il est soumis à une sanction. « La sanction est soumise au degré de l'infraction. L'amende peut aller de 2.500 à 4.000 DA pour le conducteur ainsi qu'à son accompagnateur pour non-port du casque. La sanction est aggravée si l'accompagnateur est un mineur. Il y a également le retrait de permis et l'auteur de l'infraction peut être auditionné et le procès-verbal sera transmis à la commission de wilaya », note le lieutenant-colonel.




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