Les deux maux sans remède de la capitale des Zianides Contrebande et trafic de kif traité

Le trafic de cannabis et la contrebande sont les deux fléaux que la wilaya de Tlemcen, située à l'extrême ouest algérien, subit comme une sorte de malédiction dont elle peine à se débarrasser en raison, bien évidemment, de sa proximité avec le Maroc.
Les services de sécurité, en particulier le Groupement de la Gendarmerie relevant de cette wilaya, de même que les éléments des GGF postés au niveau des frontières font de leur mieux pour réduire un tant soit peu l'impact néfaste de ces deux fléaux. De leur bilan d'activité mené de janvier à août de l'année en cours, il ressort, pour ce qui de la lutte contre la drogue, une hausse remarquable, aussi bien en termes d'affaires traitées, de personnes arrêtées, que de quantités saisies.
Les mêmes services de sécurité ont, en effet, traité quelque 85 affaires de drogue incriminant 120 personnes, soit une hausse d'une cinquantaine d'affaires de plus comparativement aux huit premiers mois de l'année 2011. En termes de saisie de kif, si durant l'année écoulée les gendarmes de Tlemcen opérant avec les GGF ont récupéré quelque 700 kilos, ces huit mois de 2012 ont vu la saisie de 50 quintaux. Ce qui est à même de certifier d'une réelle hémorragie, comme le souligne le colonel Boukhbiza, commandant du Groupement de la Gendarmerie à Tlemcen.
Des réseaux de trafic de kif traité qui sévissent dans cette wilaya, près d'une dizaine ont été démantelés et mis hors d'état de nuire. Plus de la moitié de ces réseaux émiettés sont à caractère transfrontalier, précise-t-on de même source. Avec plus de 1020 affaires et près de 200 individus arrêtés, l'activité de la contrebande a connu elle aussi une ascension fulgurante durant ces huit premiers mois de l'année en cours.
S'agissant du fléau de la contrebande qui sévit sévèrement à Tlemcen, la filière du carburant sort du lot comme la pratique illicite la plus répandue au niveau de cette wilaya. Le constat est certes connu de tous, mais la nouveauté réside dans le fait que les efforts consentis par les service de sécurité ne peuvent suffire à eux seuls pour contenir le fléau du trafic de carburant, provoquant annuellement une véritable saignée pour l'économie et un manque à gagner toujours en hausse pour le Trésor public.
Plus de 68 milliards de marchandises saisie en huit mois
«Sans l'existence d'une réelle volonté politique dont le seul objectif est de bannir à jamais cette pratique de trafic du carburant, celle-ci ne connaîtra point de répit», nous dira un officier supérieur de la Gendarmerie rencontré dans la localité de Bab El Assa, non loin du tracé frontalier entre l'Algérie et le Maroc. Plus de 200 000 litres de carburant ont été récupérées cette année au niveau de la frontière algéro-marocaine.
Pour autant, la quantité de ce même produit acheminé vers le Maroc est de loin plus importante et la pénurie chronique dont souffre toujours la wilaya de Tlemcen peut servir de preuve irréfutable pour attester de ce constat. D'autre part, la même source nous confirme que la valeur des saisies (tous produits confondus) opérées de janvier à août 2012 dans le sillage de la lutte contre la contrebande dépasse la somme de 68 milliards de centimes.
Sur un autre chapitre, la wilaya de Tlemcen se plaint aussi de la prolifération de la criminalité ordinaire. Les crimes et délits contre les personnes et contre les biens sont en hausse et le nombre de personnes arrêtées cette année par les services de la Gendarmerie dépasse les 1000 individus. Du coup, en plus de la persistance du crime organisé qui sévit toujours au niveau des frontières, la sérénité qui a toujours caractérisé la capitale des Zianides est plus que jamais menacée