Selon des témoignages proches des participants à cette rencontre, qualifiée déjà d'« historique », les discussions entre les deux parties, en présence du wali et de son staff, se sont déroulées dans la sérénité et ont permis de réconcilier les uns avec les autres, et de se rendre compte de « l'existence de volontés malsaines qui ont mis le feu dans la région ».
Après de longues heures de débats, la réunion s'est terminée sur une note jugée « optimiste » par les deux camps. Pour ces derniers, « il s'agit tout d'abord d'isoler ou d'écarter toute man'uvre visant à envenimer l'atmosphère ou à mettre dos à dos les deux communautés, afin d'arriver à un consensus général sur le retour au calme, à la sécurité et surtout à la cohabitation », a déclaré l'un des participants à cette réunion. Ceux-ci se sont entendus, chacun dans sa communauté, à déployer tous les efforts pour faire campagne pour la paix et inciter les jeunes à ne pas répondre aux provocations. Du côté des Mozabites, une dernière réunion de coordination sera tenue demain pour préparer une ébauche de plate-forme ou de déclaration, devant clôturer une fois pour toutes les réunions avec leurs voisins du quartier est de Berriane.Il en est de même pour ces derniers qui doivent, quant à eux, prendre part à une assemblée aujourd'hui pour sortir avec leur plate-forme ou déclaration. Les deux communautés se sont déjà donné rendez-vous la semaine prochaine, peut-être dimanche ou lundi, en présence cette fois-ci de toutes les autorités locales, à savoir le wali et les responsables des trois services de sécurité (armée, police et gendarmerie), dans le but d'annoncer l'accord auquel elles sont arrivées. La première initiative de regroupement des deux communautés a eu lieu à Ouargla, le 19 juin dernier. Les deux parties avaient signé une déclaration dite de paix (bayan esilm), en présence des plus hautes autorités de la région, mais en l'absence du wali de Ghardaïa et de son exécutif. Cette déclaration était intitulée au début déclaration de fraternité, puis de solh (réconciliation) avant que des changements ne soient apportés au cours des négociations. La communauté mozabite a opté pour une plate-forme composée de 14 points, constituant pour elle un prélude à une charte de cohabitation. Il s'agit de la nécessité d'une prise en charge des sinistrés, de la garantie de la sécurité, du désarmement des civils, l'engagement à ne jamais protéger les criminels quel que soit leur rang, le respect de la différence culturelle et le recours à des actions pacifiques pour résoudre les problèmes. Cette plate-forme de principe n'a pas été limitée dans le temps et devait être mise en application dès sa signature par la partie malékite. Les représentants de ces derniers ont, cependant, émis des réserves sur la plate-forme, ce qui a poussé les ibadites à accepter de revoir la copie. Les tractations ont duré plusieurs heures avant que les deux communautés ne trouvent un consensus sur une déclaration finale, n'engageant aucune partie du fait que le principe de pacte ou de plate-forme de réconciliation a été écarté.Cette déclaration, intitulée déclaration pour la paix et la sécurité, fait état d'une condamnation unanime de la violence et du recours à la violence. Les signataires se sont engagés à déployer tous leurs efforts afin d'instaurer la paix et la sécurité, sans pour autant se référer au contenu de la plate-forme présentée par les Mozabites. Ils ont appelé les autorités à faire de même pour que la région de Berriane ne revive le climat de violence. Néanmoins, ibadites et malékites se sont entendus pour poursuivre les négociations afin d'arriver à un accord final. De ce fait, de nombreuses réunions ont eu lieu d'abord entre les fractions des communautés, puis entre celles-ci. Les dernières retouches pour un accord définitif devaient être effectuées vers la deuxième semaine du mois de juillet dernier. Malheureusement, à la veille de cette rencontre, des émeutes ont éclaté à la suite de l'agression d'un groupe de dix ouvriers arabes travaillant chez un Mozabite. Ce qui a failli mettre le feu une autre fois dans la région. Mais la réaction des services de sécurité et des notables des deux communautés a permis d'éviter le pire. Les réunions ont été retardées, pour reprendre entre les deux belligérants vers la fin du mois de juillet. Cette fois-ci, les discussions ont débouché sur une derrière réunion en présence des autorités locales à Ghardaïa. Ce qui est un acquis positif pour toute la région. Il est donc à espérer que la prochaine réunion sera sanctionnée par un accord historique pour les deux communautés, visiblement excédées par le climat d'intolérance et de violence dans lequel des pyromanes ont voulu les plonger.
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Posté Le : 07/08/2008
Posté par : sofiane
Ecrit par : Salima Tlemçani
Source : www.elwatan.com