Algérie

Les deux atouts de la ville



Les deux atouts de la ville
Les ajustements apportés à cette première expérience ont permis aux éleveurs de connaître les énormes possibilités de développement de cette activité. La baisse de la pluviosité constatée ces dernières années n'a pas entamé leur volonté. Ils ont décidé d'augmenter la superficie du champ expérimental pour avoir une production à longueur d'année. Cette expérience s'est étendue avec un autre champ expérimental de 400 ha à Hassi Lafhel. Les miels les plus réputés de la région sont ceux de la luforme et du jujubier. Les apiculteurs se mobilisent pour la création d'espaces de plantes mellifères non florissantes, plus adaptées aux spécificités climatiques de la région, afin de multiplier la production. Ils se plaignent de la mauvaise organisation des plantations et de la saturation de certains espaces. « Il n'y a pas une bonne organisation en la matière. Chacun travaille sur un champ où il peut planter et placer ses ruches », a-t-il expliqué. Le non-accès à l'espèce d'abeille vivant et résistant dans les régions du Sud, à savoir « apis mellifère saharienne 6 », est l'une des difficultés rencontrées par les apiculteurs de Guerrara. « Il est difficile de trouver cette espèce. Les éleveurs ne veulent pas la céder, vu sa rareté », a-t-il indiqué. Encore naissante, l'activité a besoin d'être développée. « Nous avons besoin de ruches consacrées à la recherche. Nous avons formulé, vainement, plusieurs demandes », a-t-il regretté. L'absence d'un circuit de commercialisation et la concurrence des produits importés peuvent dissuader les éleveurs. Outre la mortalité des abeilles, la présence des guêpes menace aussi la production, d'où la nécessaire assistance des services concernés. Lancée en 2007, l'activité a connu un pic de production de 125 q en 2011 sur les six variétés existantes. La moyenne de la production varie entre 50 et 80 q annuellement.L'industrie résiste malgré les difficultésL'Association des producteurs et industriels de Guerrara (Apig), qui a vu le jour en 1990, regroupe 21 établissements dans plusieurs filières d'activité. Les premiers actes de propriété de ces établissements créés en 1969 ont été délivrés durant les années 1990. « Elle fait partie des premières zones industrielles du pays mais aucun aménagement n'a été fait pour faciliter le travail des opérateurs qui grâce à leur volonté et leur détermination leur ont pu résister », affirme Abderrahmane Merdoukh, président de l'association. « A l'époque où j'avais commencé mon activité de passementerie, la zone ne disposait d'aucune commodité. Il n'y avait ni eau, ni électricité, ni gaz. Et la situation ne s'est pas améliorée depuis. 30 ans après, le réseau d'assainissement n'est toujours pas opérationnel. Nous avons formulé des demandes pour mettre en place un réseau local, cela a été refusé », a indiqué l'opérateur. Des études ont été faites pour l'aménagement, le forage, l'AEP et l'assainissement, mais leur réalisation fait face « à un litige avec des indus occupants qui ont bloqué les travaux ». Intervenu en 1990, le projet d'extension de cette zone n'a pas réglé les problèmes posés par les industriels. « Ce sont les importations à tout-va qui ont provoqué la mort de l'industrie algérienne », regrette-t-il. Ce projet a été abandonné et la zone s'est transformée en décharge. Lancée en 1985, l'unité de fabrication de coffres-forts tient le coup. « Fabriqués selon les normes internationales, nos produits sont commercialisés dans les 48 wilayas du pays.La qualité de nos produits n'a cependant pas contribué à l'amélioration des conditions de travail. Il n'y a ni eau, ni assainissement, ni éclairage dans cette zone industrielle », a indiqué Aïssa Oudjana, directeur de Transfo-Métal. L'usine, qui emploie 23 personnes, s'est lancée dans la production des armoires et articles similaires. « Nous importons seulement une partie de la matière première, tout le reste est fabriqué à Guerrara », a-t-il dit. Tiscoba Taourirt a ouvert son unité de production de tissage et de toile de bâche en 1968. « Nous avons une panoplie de produits que nous avons développés avec le temps, les tentes de camping, de chantier, les toiles en PVC, les chapiteaux et les bâches à eau. Nous nous occupons de l'aménagement de tous les espaces d'exposition dans le Nord », a indiqué le directeur de l'unité, qui emploie 100 personnes. Malgré la concurrence rude exercée dans ce créneau, l'unité a réussi à préserver 20% du marché. « Nous importons le fil, la teinte et les toiles en PVC et nous faisons la confection sur place avec une soudure à haute fréquence. » L'entreprise dispose de son propre réseau de distribution au niveau local mais n'arrive toujours pas à franchir le cap de l'exportation. « Nous avons fait quelques essais en 2015 mais cela ne s'est pas avéré bénéfique. Nous avons exporté des toiles de bâche vers le Sénégal. Cela a été une rude expérience. Il a fallu trois mois pour avoir un conteneur et le payement ne s'est toujours pas effectué en raison d'un problème de banque. Malheureusement, il n'y a pas suffisamment d'encouragement pour exporter nos produits », a expliqué le directeur. Une forte demande est enregistrée sur ces produits. Les opérateurs gardent l'espoir d'une relance réelle de l'activité industrielle. « La baisse des prix du pétrole devrait être saisie pour la relance du tissu industriel algérien. Il suffit juste d'écouter les industriels et de mettre les conditions idoines pour que les gens reprennent leurs activités », estime Merdoukh, qui regrette le blocage de l'opération de distribution de lots de terrain à Ghardaïa « à cause d'un problème entre la SGI et les Domaines ». Ils se disent capables de relever le défi de répondre à la demande locale si l'on décide d'arrêter l'importation. Ils sont prêts aussi à exporter à la condition d'une meilleure prise en charge de leurs doléances. « Tout est possible. Nous demandons juste qu'ils nous facilitent la tâche en mettant fin aux problèmes bureaucratiques », ont-t-ils indiqué.


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