Algérie

Les déterminants du cours du pétrole, et son impact sur l'économie algérienne



Je tiens d'abord en cette journée du 19 mars, accord d'Evian, de me recueillir à la mémoire de nos valeureux chouhadas qui nous ont permis une Algérie indépendante. Come je tiens à remercier vivement le commandement de l'ANP et le général major commandant de l'Ecole supérieure de guerre et l'ensemble de ses collaborateurs de cette aimable invitation sur un thème majeur qui engage tant l'avenir du pays que la sécurité nationale.Le Gaz de pétrole liquéfié ?GPL entre en 2013/2017 représente
2013 pour un PUB de 75,6 dollars sur le marché international, 4389,6 millions de dollars ( 6,9%)
2014 pour un PUB de 68,2 dollars, 5.203,4 (8,9%)
2015 pour un PUB de 32,7 dollars, 2.687,8 (8,1%)
2016 pour un PUB 28,0 dollars, 2.221,0(8,0%)
2017 pour un PUB de 39,5 dollars 2.977,5 (9,0%).
Le Gaz naturel Liquéfié (GNL) entre en 2013/2017 représente pour un prix moyen sur le marché international (US par million de BTU ( devant multiplier par le ratio moyen 600 pour avoir le milliard de mètres cubes BTU)
2013, 3.041,5 millions de dollars US (9,5%) cours moyen 11,2 dollars
2014 cours moyen, 11,1 dollars, 7.396,2 (12,7%)
2015 pour un cours de 7,6 dollars, 4.700,4 (14,2%)
2016 cours, 5,3 dollars, 3.101,1 (11,1%)
2017 pour un cours moyen de 5,7, 3.571,3 millions de dollars (10,8%).
Le Gaz naturel entre 2013/2017
2013 pour cours moyen sur le marché international de 10,5 dollars, 12.823,7 millions de dollars (20,3%)
2014 cours moyen, 10,0, 10.336,9 (17,7%)
2015 cours moyen, 6,5 dollars, 6.628,3 (20,0%)
2016 cours moyen 4,3 dollars, 6.665,1 (22,1%)
2017 cours moyen, 5,1 dollars, 7.278,2 millions de dollars ( 21,9%).
Pour le bilan des exportations hydrocarbures de janvier à décembre 2018 de Sonatrach SH) et de ses associés nous avons la structure suivante.
Pétrole : Sonatrach( SH)?- valeur 9,393 milliards de dollars - Pétrole associés, valeur 2,637 milliards de dollars,
Condensat : SH valeur 2,107 milliards de dollars ? associés valeur 0,426 milliards de dollars,
Produits raffinés : valeur 7,972 milliards de dollars, GPL : SH valeur 3,007 milliards de dollars
GPL : associés valeur 0,371 milliards de dollars
Gaz naturel -volume en milliards de mètres cubes gazeux 37,721 valeur 9,123 ? associés volume, 0,734 ? valeur 0,177 milliards de dollars
GNL : SH volume en milliards de mètres cubes gazeux, 20,670, valeur 3,58 milliards de dollars Ainsi les exportations de GN et de GNL totalisant en 2018 59, 125 milliards de mètres cubes gazeux ont connu une très légère baisse. Nous avons ainsi un total en valeur pour Sonatrach de 34,995 milliards de dollars et pour les associés 3,61 milliards de dollars au total 38,607 milliards de dollars, les associés représentant 9,35%, une stabilisation par rapport aux années passés montant que l'Algérie n'a pas tellement attiré d'investisseurs étrangers, d'où l'importance de la révision de la loi des hydrocarbures et d'un nouveau management stratégique de Sonatrach 2019/2030.
Quel impact sur l'Algérie '
Selon les prévisions de la loi de finances 2019, Les recettes budgétaires s'établiraient en 2019 à 6.507,9 milliards de dinars, en hausse de +0,2% par rapport aux recettes prévues en clôture de 2018. Quant aux dépenses, elles se situeraient à 8.502,2 milliards de dinars, en baisse de 1,5% par rapport à l'exercice en cours, ce qui induirait un déficit budgétaire de 9,2% par rapport au PIB. Les dépenses de fonctionnement devraient augmenter de 7,5% à 4.954.5 milliards de dinars et les dépenses d'équipement se contracter fortement (-6.1% pour les autorisations de programmes qui baisseront à 2.601,7 milliards de dinars et -12.2% pour les crédits de paiements qui se situeraient à 3.547,7 milliards de dinars contre 4.043,3 milliards pour l'exercice en cours).
Les dépenses d'équipement baissent sensiblement (-6.1% pour les autorisations de programmes qui baisseront à 2.601,7 milliards de dinars et -12.2% pour les crédits de paiements qui se situeraient à 3.547,7 milliards de dinars contre 4.043,3 milliards pour l'exercice 2018. Les crédits de paiement destinés à l'investissement (1.486,3 milliards de dinars) devraient se concentrer à hauteur de 71% dans trois secteurs : le soutien à l'habitat, l'agriculture et l'hydraulique ainsi que les infrastructures économiques et administratives. les exportations des hydrocarbures, devraient s'établir à 33.2 milliards de dollars US, soit une diminution de 1% par rapports à la clôture de l'année 2018, à 34,5 en 2020 et 35,2 milliards de dollars 2021 Quant aux importations des marchandises, elles devraient s'établir à 44 milliards de dollars (en légère hausse par rapport aux prévisions de la LF 2018) mais 42,9 et 41,8 en 2020 et 2021.
Le déficit commercial de 10,4 milliards de dollars est prévu pour 2019, 8,2 milliards en 2020 et 6,4 milliards en 2021. Les transferts sociaux budgétisés pour 2019 s'élèveront à 1772,5 milliards de dinars, représentant 8,2% du PIB et d'environ 21% de la totalité du budget de l'Etat en hausse de 12,5 milliards (+0,7%) par rapport à 2018. Le taux des transferts sociaux avait atteint 22,8% du budget général de l'Etat sur la période 2000-2004, puis 24,5% sur la période 2005-2009, puis 25% du budget de l'Etat en 2010-2015 et 23% entre 2016 et 2017. Les crédits budgétisés pour les transferts sociaux couvriront notamment plus de 445 mds DA destinés au soutien aux familles, tandis que près de 290 mds DA sont destinés aux retraites et auxquels s'ajoutera une dotation d'appui de 500 mds DA à la Caisse Nationale des Retraites (CNR). Il s'ensuit que les soldes de la balance des paiements s'établiraient à -17.2 milliards de dollars en 2019, -14,2 milliards en 2020 et -14 milliards en 2021 et que le déficit du trésor sera d'environ 18 milliards de dollars selon l'avant projet de loi de finances 2019. Il faudrait un cours d'environ de 90/100 dollars le baril pour ne pas puiser dans les réserves de change en n'oubliant pas que 33% des recettes de Sonatrach proviennent du gaz dont le cours fluctue entre 4/6 dollars le MBU en nette baisse par rapport aux années passées.
Car une hausse d'un dollar en moyenne annuelle procure entre 300-400 millions de dollars supplémentaires à l'Algérie soit à 70 dollars en référence à la loi de finances établie à 50 dollars, et pour une production de 1,2 millions de barils jour 7,2 /9,6 milliards soit au cours de 118 dinars un dollar entre 864 et 1133 milliards de dinars supplémentaire par rapport au plancher de 50 dollars permettant de limiter le financement non conventionnel mais montant insuffisant. En effet, le volume global du financement non-conventionnel a atteint 6.556 milliards de DA jusqu'au 31 janvier 2019, soit au cours de 118 dinars un dollar soit près de 56 milliards de dollars a indiqué, jeudi, le Premier ministre, qui avait atteint 2.185 milliards de DA en 2017, 3.471 milliards de DA en 2018 et près de 1.000 milliards de DA en janvier 2019, avec n emprunt supplémentaire d'une valeur de 500 milliards de DA sera contracté en 2019, dont une grande partie sera destinée à la Caisse nationale des retraites (CNR) avec le risque inflationniste au bout de deux années.
C'est que l'artifice comptable du dérapage du dinar par rapport au dollar réduit artificiellement le déficit du trésor. Sauf dans l'hypothèse d'une plus grande rigueur budgétaire pour lutter contre les surcoûts, une meilleure allocation des ressources financières supposant une planification stratégique, la lutte contre la corruption et cibler les subventions, il faudrait en 2019 un cours d'environ 95/100 dollars le baril pour ne pas puiser dans les réserves de change qui ont évolué ainsi : 2012 :190,6 milliards de dollars, 2013 :194,0 milliard de dollars, 2014 : 178,9 milliards de dollars, 2015 : 144,1 milliards de dollars, 2016 : 114,1 milliards de dollars, 2017 : 97,3 milliards de dollars et 79 milliards de dollars fin 2018.
Selon la banque d'Algérie, l'encours des réserves de change sera impacté et se contracterait à 62, milliards de dollars en 2019, 47.8 en 2020 et à 33.8 milliards de dollars en 2021, le FMI prévoyant 12 milliards de dollars courant 2022. Ainsi, le niveau des réserves de change, dépendront donc largement de l'évolution des hydrocarbures qui représente en en 2018 plus de 98%, avec les dérivées des recettes en devises contrairement à certaines déclarations tendancieuses du ministère du commerce, les produits manufacturés ayant été seulement d'environ 600 millions de dollars. Les groupes de produits exportés en dehors des hydrocarbures entre 2016/ 2018 sont constituées essentiellement de dérivées d'hydrocarbures fluctuant entre 70/73%.
Quelle est la politique de transition énergétique de l'Algérie horizon 2019/2030 '
D'une manière générale, l'énergie apparaît donc aujourd'hui comme un puissant facteur de coopération et d'intégration entre les deux rives de la Méditerranée. L'énergie autant que l'eau est c?ur de la sécurité des Nations, le monde s'oriente 2020/2030, inéluctablement vers un nouveau modèle de consommation énergétique fondé sur la transition énergétique. Les dynamiques économiques modifient les rapports de force à l'échelle mondiale et affectent également les recompositions politiques à l'intérieur des États comme à l'échelle des espaces régionaux. La transition énergétique renvoie à d'autres sujets que techniques, posant la problématique sociétale. Il ne suffit pas de faire une loi car le déterminant c'est le socle social Cela pose la problématique d'un nouveau modèle de croissance : tous les secteurs économiques, tous les ménages sont concernés : transport, BTPH ; industries, agriculture.
Les choix techniques d'aujourd'hui engagent la société sur le long terme. Dès lors la transition énergétique suppose un consensus social car la question fondamentale est la suivante : cette transition énergétique, combien ça coûte, combien ça rapporte et qui en seront les bénéficiaires La transition énergétique en Algérie est un choix stratégique politique, militaire, et économique pour assurer la sécurité énergétique du pays qui se fera progressivement, car il est incontestable que les gisements fossilifères du pays commencent à se tarir alors que la consommation énergétique nationale est en croissance importante et va continuer de l'être.
En effet, l'Algérie à travers des subventions généralisées et mal ciblées est l'un des modèles les plus énergétivores en Afrique et en Méditerranée, avec un taux de croissance qui a atteint ou même dépassé les 14% par an pour l'électricité. Les prévisions de la CREG annoncent des besoins internes entre 42 (minimum) et 55 (maximum) milliards de m3 de gaz naturel en 2019, alors que Sonelgaz prévoit, quant à elle, 75 milliards de m3 en 2030. En Algérie, il existe un véritable paradoxe : la consommation résidentielle (riches et pauvres payent le même tarif, idem pour les carburants et l'eau) représente 60% contre 30% en Europe et la consommation du secteur industriel 10% contre 45% en Europe montrant le dépérissement du tissu industriel, environ 6% du produit intérieur brut en 2017 selon l'ONS.
Comme j'ai eu à l'affirmer au cours de différentes conférences internationales, contrairement à ce qui a été rapporté l'Algérie honorera ses engagements internationaux jusqu'à 2030 sous réserve de la mise en place ?une véritable transition énergétique. Il faut relever que la consommation d'énergie a été pour 2017 : ménages, 44%, transport 33% et Industrie BTP 22% contrairement aux pays développés. Se pose cette question centrale, quel sera le prix de cession du gaz de toutes ces unités mises récemment installées notamment engrais phosphate, sidérurgie fortes consommatrices d'énergie '
Par ailleurs, l'Algérie devra être attentive à toutes ces stratégies gazières où sa part de marché vers l'Europe étant passé de 13% en 2007/2008 à 8% en 2017, avec la concurrence également de la Russie, de la Norvège et du Qatar dont la part de marché est passé de 2% vers les années 2000 à plus de 7% en 2017, concurrençant le GNL algérien proche également de l'Asie ayant massivement investi dans les GNL de grandes capacités étant le premier producteur-exportateur mondial de GNL. Des actions coordonnées doivent être mises en place dans le cadre d'une vision stratégique de développement tenant compte des nouvelles mutations mondiales. D'où l'importance des actions autour de cinq axes directeurs.
(A suivre)
Professeur des universités, expert international Dr Abderrahmane Mebtoul


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