Algérie

Les dessous des attaques du SG du FLN



Les dessous des attaques du SG du FLN
Depuis début septembre 2013, le Département du renseignement et de la sécurité (DRS) occupe le devant de l'actualité.Au moment où le président Abdelaziz Bouteflika rentrait après un long séjour à l'hôpital militaire français du Val-de-Grâce, suite à un accident vasculaire cérébral qui l'a sérieusement handicapé pour assurer la gestion des affaires de l'Etat, décision a été prise d'opérer d'importants changements au sein de ce département dirigé par le tout-puissant général-major Mohamed Médiène dit Toufik. Il a été mis fin aux fonctions du général-major M'henna Djebbar à la tête de la Direction centrale de la sécurité de l'armée (DCSA) ; la direction presse a vu le limogeage du colonel Fawzi ; le service de la police judiciaire ? à l'origine des enquêtes sur les graves scandales de corruption ? a vu l'éviction du général-major Bachir Tartag, qui le dirigeait. Les trois directions changent de main ; elles ont été sous l'égide de l'état-major de l'ANP.On soupçonnait alors que derrière ce qui est appelé restructuration des services de renseignement, il y avait un jeu et des objectifs inavoués : affaiblir le patron du DRS. Le premier éclairage est venu du très contesté secrétaire général du Front de libération nationale, Amar Saadani, fraîchement installé à la tête du parti au milieu d'une large contestation et d'une bataille judiciaire par si claire. Le responsable de l'ex-parti unique a fait une déclaration à Reuters, l'agence britannique d'information. Sans hésitation, une première dans les annales du parti-Etat, Amar Saadani a donné un contenu politique aux décisions portant sur la «restructuration du DRS». Selon lui, «Abdelaziz Bouteflika veut faire adopter avant l'élection présidentielle d'avril prochain des réformes constitutionnelles visant à mettre fin au rôle politique de faiseurs de rois». «Le DRS ne sera plus impliqué dans la vie politique, dans les partis, les médias et la justice», avait-il ajouté, non sans dire bien que Abdelaziz Bouteflika est son candidat pour un quatrième mandat.La déclaration du secrétaire général du FLN a fait des vagues, à tel point que le ministère de la Défense nationale avait jugé utile de recadrer le débat en rendant publics plusieurs communiqués. Seulement, Amar Saadani, après une éclipse de plusieurs jours, revient à la charge en accordant une interview au journal électronique TSA, confirmant ses attaques contre le DRS et précisant de nouveau que le Président veut mettre en place «un Etat civil» et réduire ainsi «le rôle politique de ce département». Il ne faut pas sortir de Saint-Cyr pour comprendre que ses attaques sont intimement liées au projet d'un quatrième mandat que le clan présidentiel veut imposer à tout prix, quel que soit l'état de santé du locataire d'El Mouradia.Et si l'on soupçonnait jusque-là qu'au sein des institutions de l'Etat, il y a des oppositions à ce plan, Amar Saadani le confirme dans l'entretien qu'il a accordé hier à Tout Sur l'Algérie. Sa déclaration ne souffre d'aucune ambiguïté : «Nous, au FLN, nous voulons que le général Toufik cesse de s'immiscer dans les affaires du parti. En fait, il n'est pas en position de dire oui ou non à la candidature du président Bouteflika à la prochaine présidentielle.»Jamais un responsable politique ne s'y est pris de cette manière, même les partis de l'opposition ont toujours mis les formes pour critiquer l'intervention du militaire dans la sphère politique, à une institution aussi sensible que le Département du renseignement et de la sécurité.




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