Algérie

Les dessous d'une hausse subite du prix du ciment Toutes les centrales à béton et plusieurs cimenteries sont à l'arrêt



La pénurie du ciment commence à se faire sentir sérieusement sur le marché des matériaux de construction. La spéculation sur les prix de ce produit provoque déjà les premiers dégâts : les prix du ciment grimpent au grand dam des bâtisseurs et encore plus des particuliers. Sofiane M. est l'un d'entre eux.
Cela fait des mois qu'il avance à pas de tortue dans la construction de sa demeure sur les hauteurs d'Alger.
«Je n'arrive toujours pas à comprendre ce mystère qui a fait que le sac de ciment de 50 kilos est passé de 450 DA à 750 DA depuis une quinzaine de jours. Face à une telle augmentation imprévue des prix du ciment, je n'ai d'autre choix que de mettre à l'arrêt mon chantier, en espérant que le coût de ce produit sera revu à la baisse dans les meilleurs délais», affirme notre interlocuteur dépité.
Pour sa part, Mohamed, un revendeur de matériaux de construction dont le dépôt se trouve à Chéraga, atteste que le rythme d'approvisionnement qu'assurent les différentes cimenteries implantées dans différentes régions du pays est de plus en plus réduit, ce qui a influé sur le prix de ce produit.
«Je crois bien que plusieurs de cimenteries sont actuellement à l'arrêt», présume notre interlocuteur. Sa supposition nous a été confirmée par Mme Saïda Neghza, la vice-présidente de la Confédération générale des entreprises algériennes (CGEA).
«La plupart des cimenteries sont actuellement à l'arrêt en raison de l'augmentation de la valeur pour le paiement des produits en extraction», a-t-elle mentionné dans un document remis en exclusivité au Temps d'Algérie.
Plus explicite, elle affirme que cette augmentation vient d'être «imposée»comme une nouvelle taxe prescrite par le ministère de l'Energie et des Mines.
Cette dernière, imposée dans le domaine de l'argile, qui représente 25% du ciment, ne concerne pas uniquement les carrières, mais atteindra, entre autres, les entreprise de briques», a précisé Mme Neghza.
Les centrales à béton à l'arrêt
La même responsable affirme en outre qu'en raison de cette nouvelle taxe imposée par le département de Youcef Yousfi, «l'ensemble des centrales à béton sur le territoire national, celles du domaine public ou privé, sont à l'arrêt».
Ce qui, à son avis, a causé le gel des activités de plusieurs cimenteries. Concernant le prix du ciment, ce dernier semble échapper dès à présent à toute maîtrise, déclare en outre Saïda Neghza, pour qui «les portes de la spéculation sont grandes ouvertes».
Face à une telle situation, la représentante de la CGEA tire la sonnette d'alarme et prévient que «les projets de réalisation dans le secteur de l'habitat, ainsi que dans celui des travaux publics risqueront fort de coûter plus cher. Si la situation actuelle ne change pas, le coût de réalisation des logements et des routes sera inévitablement revu à la hausse. Et c'est par conséquent le citoyen qui payera cette augmentation», a-t-elle conclu.


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