Algérie

Les dessous d'une fitna organique


Abdelkrim Abada, chargé de l'organique au niveau du FLN, a démenti, hier, dans un communiqué l'authenticité d'une liste comprenant « les résultats d'une enquête » censée avoir été menée par l'organique du parti. Il s'agit du listing des membres de l'exécutif du FLN qui n'auraient pas réuni les conditions nécessaires pour occuper leur actuel poste au sein de cette instance (non structurés et ancienneté). Les ministres Abdelaziz Ziari, Tayeb Louh, Hadi Khaldi, Abdelkader Messahel, Djamel Ould Abbas, Rachid Harraoubia, sont notamment cités. Abdelkrim Abada a précisé également que les auteurs de ce listing ont falsifié le cachet du département de l'organique. Il y a quelques jours, un autre document, comportant un listing en trois catégories, selon l'allégeance à l'actuelle direction du FLN, circulait au sein du vieux parti alors que la deuxième session de l'instance exécutive du parti FLN à Alger s'est déroulée, hier, dans une atmosphère tendue. « Les anciennes animosités refont surface. Il y a eu la réconciliation partout, sauf au FLN », indique un ancien cadre du parti évoquant les luttes fratricides entre « redresseurs » et « benflissistes » à la veille de l'élection présidentielle de 2004. Enjeux de la lutte : amarrer le parti, mécanique électorale convoitée, aux ambitions du président-candidat Abdelaziz Bouteflika et l'arracher au candidat Ali Benflis. « Les redresseurs veulent assurer aujourd'hui une écrasante majorité au niveau des structures de base, en pleine restructuration. Base restée légaliste au-delà de la personnalité même de Benflis », estime ce cadre qui regrette un « déficit en termes de leader et de relève ». « Car au rythme où vont les choses, le FLN sera peut-être obligé de soutenir un Ouyahia à la présidentielle de 2009 », ironise-t-il. Pour une autre source proche des parlementaires du FLN qui détient la majorité à l'APN, la difusion de ces listes répond à une volonté de « capitaliser les efforts des redresseurs en vue de se positionner pour les élections législatives et locales de 2007 et d'un probable remaniement gouvernemental ». Selon cette source, la pacification du parti, après la lutte fratricide de 2004, a échoué, car imposée de « l'extérieur » et obéissant à une conjoncture précise : faire du FLN un appendice stable d'un système verrouillé par le chef de l'Etat, également président d'honneur du vieux parti. « Lorsque Bouteflika n'était pas malade, il pouvait étouffer les dissensions dans l'oeuf, le parti lui obéissant au doigt et à l'oeil », indique un cadre du FLN proche des « redresseurs ». « Mais maintenant, la maladie du Président ouvre les appétits des uns et des autres pour se placer dans le rang du vainqueur en 2007 ou en 2009 », conclut-il.
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