Algérie

Les dessous d'un choix inattendu



Les dessous d'un choix inattendu
La centrale syndicale UGTT a opposé un veto à la nomination de l'actuel ministre de l'Equipement, Hédi Larbi, taxé d'être l'homme de la Banque mondiale.L'ex-ministre de la Défense, Abdelkrim Zebidi, n'a pas réuni le consensus requis autour de lui, au sein de la classe politique. Taïeb Baccouche a le handicap d'être de Nidaa Tounes, suspecté de faire main basse sur toutes les présidences. D'autres noms comme Radhi Meddeb, Nouri Jouini ou Ghazi Jeribi n'ont pas convaincu. D'où ce recours à Habib Essid, «une compétence reconnue à l'échelle locale et internationale», explique Néji Jalloul, dirigeant de Nidaa Tounes, le parti en charge de la nomination du chef du gouvernement.Après les réunions marathon durant le week-end dernier du bloc parlementaire de Nidaa Tounes à Hammamet et la réunion à Tunis, avant-hier soir, de la commission constitutionnelle du parti, le secrétaire général du Nidaa, Taïeb Baccouche, a remis hier matin, accompagné du vice-président du parti, Mohamed Ennanceur, au président Béji Caïd Essebsi, la proposition de nommer Habib Essid à la tête du gouvernement.«Nidaa Tounes a choisi Taïeb Baccouche pour transmettre la décision au président de la République, afin qu'il n'y ait pas de polémiques sur des scissions au sein du parti suite au rejet de la proposition de nommer le même Taïeb Baccouche au poste de chef du gouvernement, avancée par un groupe de députés du Nidaa», souligne le politologue Slaheddine Jourchi. Mais, pourquoi Habib Essid a-t-il été préféré à d'autres candidats pressentis pour la présidence du gouvernement 'Consensuel et sécuritairePour la deuxième fois en moins de quatre ans, se retrouvant face à des choix difficiles, Béji Caïd Essebsi fait appel à Habib Essid. La première, c'était en le nommant à la tête du ministère de l'Intérieur, le 28 mars 2011, alors que le pays faisait face à un véritable chaos et que le ministre déchu de l'époque, Farhat Rajhi, ne parvenait pas à assurer.La mission d'Essid était alors de remettre sur pied l'appareil sécuritaire. Le 24 décembre 2011, à son départ du gouvernement avec la venue de la troïka au pouvoir, le ministère de l'Intérieur avait repris du poil de la bête. La réussite de Habib Essid a conduit Hamadi Jebali à insister pour faire de lui son conseiller des questions sécuritaires. Mais l'évolution de la situation, notamment en matière de politique gouvernementale contre les risques terroristes, a poussé Essid à s'éloigner des sphères du gouvernement de la troïka.Avec le retour de Béji Caïd Essebsi aux commandes en Tunisie, suite aux dernières élections, ce dernier se rappellant des prouesses de cet homme, fait de nouveau appel à lui pour stabiliser davantage le pays et le remettre au travail. Pour rappel, Nidaa Tounes avait avancé le nom de Habib Essid en décembre 2013, lorsque le Dialogue national devait choisir un successeur à Ali Laarayedh, à la Kasbah. Mais, sa candidature avait fini par se noyer parmi des dizaines d'autres.Composition du gouvernementDes sources proches de Mehdi Jomaâ affirment toutefois que ce dernier l'avait longuement consulté avant de former son gouvernement. «Aujourd'hui, le capital expertise du nouveau chef du gouvernement, en matière de sécurité de développement régional, fait de lui l'homme qu'il faut à la tête du gouvernement, en cette phase caractérisée par les soucis sécuritaires, d'un côté, et les défis du chômage, de la pauvreté et de la marginalisation», pense la députée de Nidaa Tounes, Bouchra Belhaj Hmida.Habib Essid aura certes un mois pour former son gouvernement, mais plusieurs voix se sont déjà élevées en Tunisie pour appeler à une composition rapide de cette équipe, afin de «se mettre le plus tôt possible au travail parce qu'il y a des chantiers qui n'attendent pas», comme l'a souligné le député de Nidaa Tounes, Khemaies Ksila.Les tiraillements sont certes multiples autour du prochain gouvernement. Mais, selon les observateurs, ce sera plutôt un gouvernement de compétences. «Il y a tellement d'attentes de la part des politiciens, de Nidaa Tounes et d'ailleurs, qu'il ne peut pas les satisfaire», pense le dirigeant de Nidaa Tounes, Néji Jalloul. On parle déjà, dans les coulisses, de personnalités proches de la forte centrale syndicale, UGTT, pour faire partie du gouvernement. «Abid Briki pour l'Education et Mohamed Trabelsi pour les Affaires sociales», souffle-t-on du côté de la place Mohamed Ali, siège de l'UGTT.Il s'agit de deux ex-membres du bureau exécutif, actuellement en missions auprès d'organismes internationaux. Mais, aucune réaction n'est venue pour confirmer ces rumeurs. Pour les départements techniques, il y a possibilité de reconduire quelques noms qui ont fait leurs preuves avec Mehdi Jomaâ. Mais, il est trop tôt pour se prononcer sur les détails. Habib Essid aura du pain sur la planche, du moment que les attentes populaires dépassent le potentiel du pays.




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