Les derniers jours de l'hibernation

Le vieux parti du FLN va de crise en criseLes initiatives lancées par certaines formations politiques leur imposent un agenda chargé dès le début de septembre.Les partis politiques, plongés dans une hibernation aggravée par la saison estivale, n'ont plus que quelque deux semaines pour reprendre leurs activités.Durant les mois de juin, juillet et août, les activités partisanes pouvaient être comptées sur les doigts d'une seule main. Il n'en sera pas de même pour la rentrée sociale. Le mois prochain sera certainement chaud. Voire très chaud. Les partis n'auront pas le droit au chômage tant l'agenda est chargé. Pour ceux au pouvoir et de l'opposition.La rentrée parlementaire, avec l'ouverture de la session d'automne prévue début septembre, imposera aux formations siégeant à l'APN un autre calendrier à ajouter aux rendez-vous organiques et partisans.Le FLN qui verra probablement sa crise s'amplifier compte tenir son université d'été le mois prochain, en s'attelant en même temps à la préparation de son congrès ordinaire, prévu le mois de mars 2015, mais qui pourrait être avancé au mois de janvier pour écourter la durée de la crise. Les opposants du secrétaire général, Amar Saâdani, conduits par Abderrahmane Belayat, qui militent pour le retour de Abdelaziz Belkhadem à la tête du parti, promettent un automne chaud pour la direction nationale.Ils comptent relancer les hostilités avec la rentrée pour organiser une session extraordinaire du comité central en vue d'élire un nouveau secrétaire général. La trêve ou le frein donné à la contestation n'est qu'éphémère pour Amar Saâdani, accusé de vouloir préparer un congrès à sa seule convenance. Le FFS qui vient de tenir une session ordinaire de son conseil national doit, lui aussi, affronter une rentrée chargée s'il veut atteindre son objectif qui consiste en l'organisation d'une conférence nationale du consensus à laquelle pouvoir et opposition sont appelés à participer.Ce parti qui veut réunir les meilleures conditions pour la tenue de la conférence devra entamer des consultations avec les acteurs politiques et ceux de la société civile pour convenir notamment, des objectifs et du programme de cette conférence.La mission de convaincre les différentes parties d'y prendre part est d'autant plus difficile que les dirigeants du parti doivent consentir beaucoup d'efforts, même s'ils mesurent la difficulté d'une telle tâche. Pour sa part, la Coordination nationale pour la liberté et la transition démocratique (Cnltd) compte relancer son offensive dès la rentrée.Ayant organisé une grande conférence nationale de transition le mois de juin dernier, cette coordination qui a réussi à réunir toutes les sensibilités politiques compte continuer sur la même lancée.Au menu, poursuite des consultations avec les partis politiques et les organisations de la société civile et organisation de conférences thématiques comme recommandé par la conférence de Zéralda.Constituée du RCD, MSP, Jil Jadid, Ennahda et l'ancien chef de gouvernement, Ahmed Benbitour, la Cnltd veut multiplier ses actions, menaçant même d'occuper la rue si le pouvoir continuera sa politique de refus d'accorder des autorisations à ses activités. La rentrée sera chaude également pour le Pôle de changement qui s'est constitué autour du candidat à l'élection présidentielle du 17 avril dernier, Ali Benflis.Ce dernier qui devait publier un livre blanc sur la fraude électorale s'est contenté de sorties sporadiques et conjoncturelles ces derniers mois.Mais à la faveur du programme de sortie de crise qu'il compte soumettre à la classe politique, éventuellement à l'occasion de la rentrée de septembre, sa présence sera de plus en plus visible.Ainsi, la rentrée promet de dynamiser la scène politique pour sortir de leur torpeur plusieurs formations qui se sont accommodées avec le statu quo.