Algérie

Les députés vilipendent l'exécutif



Les débats autour du projet de loi de finances pour l'année 2021, qui ont pris fin, hier mercredi, au niveau de l'Assemblée populaire nationale, ont été l'occasion pour nombre de députés de brocarder l'exécutif, n'hésitant pas, pour certains, à réclamer le renvoi de certains ministres qui, selon eux, n'ont rien prouvé.M. Kebci - Alger (Le Soir) - Des membres de l'Assemblée populaire nationale ont mis à profit les débats autour du projet de loi de finances pour l'année prochaine pour s'en prendre avec une rare virulence à l'exécutif accusé de n'exceller que dans l'effet d'annonce et de se montrer incapable de faire face aux multiples crises qu'endure le pays.
Des députés qui n'étaient pourtant pas nombreux à cette plénière puisque à peine une cinquantaine d'entre eux étaient présents, mais nombre d'intervenants parmi les près de 141 inscrits pour intervenir ont préféré quitter les lieux aussitôt leurs allocutions expédiées. Pour revenir aux débats à proprement parler, rares étaient les interventions qui traitaient du document dans sa quintessence, les représentants du peuple ont préféré profiter de cette occasion pour tirer à boulets rouges sur le gouvernement. Ce que d'aucuns ont assimilé à une sorte de séance de «rattrapage» pour des députés décriés par la rue pour être issus de la fameuse bande qu'ils ont, par ailleurs, accompagné.
Un exécutif qui a été «puni» par le peuple, selon ces députés, allusion faite à la bouderie inédite du référendum du 1er novembre écoulé portant sur le projet de révision constitutionnelle, pour ses «mensonges» et son «inaction». Un boycott massif que ces députés dans une tentative de se refaire une nouvelle peau dans la perspective d'élections anticipées évoquées par le chef de l'Etat, dont ils exhortent le pouvoir à faire la «lecture objective». Et de ces ministres, ceux des Ressources en eau, de l'Industrie, du Travail et de la Santé ont eu la triste palme, certaines voix parlementaires réclamant même les têtes de certains d'entre eux pour mauvaise gestion de dossiers comme le manque de liquidités qui persiste toujours au niveau, notamment, des agences postales en dépit de l'engagement solennel de le régler début octobre dernier, l'intégration des travailleurs employés dans le cadre du pré-emploi, ou encore le blocage de nombre de compatriotes dans des pays étrangers et, enfin, la crise sanitaire qui se complique avec la rehausse vertigineuse des cas de contamination au coronavirus. Des députés ont regretté, dans ce sens, la passivité du gouvernement devant l'appel de détresse lancé par les praticiens devant le manque de moyens à même de faire face à cette pandémie.
D'autres députés ont relevé la pauvreté dudit projet de loi de finances en chiffres et en perspectives, des chiffres qui, quand ils existent, sont «irréalistes et illogiques du point de vue économique», comme le souligne Nacer Hamdadouche qui, comme nombre de ses pairs, s'interroge sur la «manière pour le gouvernement de combler le déficit budgétaire prévisible de plus de 20 milliards de dollars». Un PLF qui, par ailleurs, n'a pas tenu compte de la dépréciation du dinar qui entraînera, inéluctablement, une hausse des produits de base et impactera ainsi négativement le pouvoir d'achat du citoyen, soulignent d'autres parlementaires.
M. K.


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