Algérie

Les députés pour son élargissement aux familles



Astreints par l'ordonnance de 1997 à la déclaration de patrimoine, les députés dont le mandat tire à sa fin affirment tous avoir déclaré leurs «avoirs» en début de mandat, «conformément à la loi».A la lumière de leurs déclarations, que nous avons pu recueillir, il ressort que beaucoup d'entre eux ignorent justement les dispositions de l'ordonnance de 1997, même si certains préconisent, comme il est stipulé par le texte, la publication des déclarations qui doivent selon d'autres être élargies aux chefs de parti. «Chaque rentrée, nous faisons les déclarations du patrimoine», nous a déclaré Tarik Mira, député de Béjaïa, qui se désole que lesdites déclarations «restent dans les archives de l'APN». Pour lui, et en «gage de transparence», elles devraient être rendues publiques.
Le député de Djelfa, élu sur la liste du RND, Bayzid Benlarbi, abonde dans le même sens. «Pour plus de transparence, les déclarations doivent être rendues publiques», a-t-il estimé. «Nous avons rempli un imprimé en début de mandat», a précise notre interlocuteur, avant d'affirmer que les députés de sa formation politique «qui se soumettent à la loi» ne trouvent pas d'inconvénient à faire «la déclaration de fin de mandat». Pour lui, il faut bien «mesurer le degré de richesse» des députés après avoir passé 5 ans à l'Assemblée.
Une sorte de «comptes à rendre» selon lui. Mohamed Hadibi du mouvement Ennahda va plus loin. «Bien évidemment, nous avons fait les déclarations de patrimoine», a-t-il affirmé avant de suggérer que la mesure soit élargie aux chefs de parti.
«Nous souhaitons que la déclaration concerne également les chefs de parti car ce sont eux qui contrôlent les caisses de leur formation», dit-il, avant de demander carrément «des enquêtes approfondies» à ce propos. Hadibi ne s'arrête pas là. Ces enquêtes, explique-t-il, «doivent concerner également les familles de tous les responsables, y compris les députés». A ses yeux, des «biens familiaux» peuvent s'avérer «le fruit de détournement et autres prête-noms».
Ali Brahimi, député de Bouira, qui regrette que les déclarations ne sont pas publiées «pour que les citoyens qui nous ont élus connaissent la réalité de leurs représentants», estime lui aussi qu'il faut élargir la procédure «aux épouses et enfants au moins, sinon à tous les membres de la famille nucléaire». «Je comptais faire ma déclaration en avril, un mois avant la fin du mandat», a-t-il ajouté.
D'autres députés, du FLN notamment, affirment eux aussi avoir fait leur déclaration «comme tout le monde». A l'approche des élections législatives, la quasi-totalité des députés opte pour «une transparence» qui n'apparaît pourtant pas dans le parcours de l'actuelle législature au cours de laquelle l'on a assisté à des plénières quasiment «vides». Une campagne avant l'heure. Le problème de la corruption ne sera pas résolu par «simple déclaration», résume Ali Brahimi.


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