Algérie

Les députés face à leurs responsabilités



A l'occasion de son 6e anniversaire, l'association SOS hépatites a organisé une table ronde avec les députés médecins pour les informer de l'état des lieux et de la prise en charge des hépatites B et C en Algérie en présence de plusieurs spécialistes. Des maladies dont l'incidence ne cesse d'augmenter, mais dont la prise en charge reste encore insuffisante. Le président de l'Association d'aide aux personnes atteintes d'hépatite virale, M. Bouallag, a souligné la nécessité de mettre en place « une stratégie de prévention » contre cette maladie. « L'enveloppe financière de 35 millions de dinars, allouée par l'Etat pour la prise en charge de personnes atteintes de cette maladie, ne serait pas suffisante sans une stratégie préventive à l'effet de protéger les citoyens contre cette pathologie », a-t-il indiqué. La collaboration des députés pour faire avancer le programme national élaboré par le ministère de la Santé et améliorer la prise en charge de ces maladies semble être une alternative pour l'association qui milite depuis des années sur le terrain avec le soutien des médecins qui font face chaque jour à des malades dont l'état de santé se dégrade sans pouvoir faire grand-chose.Concernant le traitement de cette maladie, le président de l'association a indiqué que ses effets secondaires provoquent beaucoup d'effets secondaires chez certains sujets atteints. Pour ce qui est de la greffe du foie, M. Boualleg a relevé le manque de spécialistes dans ce domaine, soulignant la nécessité de faire appel aux spécialistes étrangers pour assurer la formation des médecins algériens. Il a rappelé, dans le même contexte, qu'une opération de greffe à l'étranger « coûte à l'Etat quelque 10 millions de dinars, alors que son coût est dix fois moins cher en Algérie ». Pour sa part, le Dr Debzi a relevé que l'absence d'hygiène dans les hôpitaux est à l'origine de certains cas d'infection. Par ailleurs, plusieurs problèmes ont été cités, notamment la rupture de réactifs, le manque d'hygiène hospitalière et le manque de formation des spécialistes virologues pour interpréter les résultats des examens sanguins. Une question qu'il faut sérieusement prendre au sérieux, selon le Pr Tazir, chef de service de laboratoire de microbiologie à l'hôpital Mustapha à Alger. Pour lui, le laboratoire a, aujourd'hui, une activité intense et nécessite des mécanismes de gestion particuliers.Ce qui nécessite, selon lui, la création d'une direction des laboratoires au ministère de la Santé. Que peuvent faire les députés ' Interpeller le ministère de la Santé par des questions orales ; mais, faudrait-il que ces députés se penchent sur les problèmes des malades et la situation actuelle du système de santé ' Le ministère a tous les arguments à fournir puisqu'un programme national a été mis en place avec une enveloppe budgétaire de 3 milliards de dinars. Médecins, les députés présents à cette rencontre, semblent ignorer toute la réalité de ces maladies et leur impact sur les malades. Lors des débats, la plupart des députés représentant la commission santé et de différentes sensibilité politique ont préféré se taire et écouter les membres de l'association et les médecins traitants pour faire des propositions, afin d'aider cette association et les malades souffrant d'hépatite. Hélas, seule la député du parti des travailleurs, le Dr Chouiten, a sollicité l'association à s'approcher du président de la commission santé afin d'organiser une séance de travail pour mieux s'imprégner de la situation et réfléchir à une action, notamment interpeller le ministre de la Santé. Le député Hasnaoui Ahmed estime que du moment que le ministre de la Santé est médecin, il n'est pas du ressort d'un député de lui montrer ce qu'il faut faire pour améliorer les conditions de prise en charge des malades en faisant référence au renouvellement des équipements, plus adéquates au niveau des structures de santé revendiquées par l'association. Pour M. Rezgui, député FLN et ancien directeur de l'hôpital Mustapha, le député peut légiférer et contrôler, et affirme que les parlementaires sont là pour aider l'association et les malades. A la question de savoir ce qu'avaient fait les députés pour la grève des médecins de santé publique et actuellement les professeurs et docents, le Dr Rezgui affirme ignorer leurs revendications. « Personne n'a sollicité les parlementaires. Chaque jour, les journaux inventent une raison, et puis la question n'est pas à l'ordre du jour », a-t-il répondu.


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