Algérie

Les députés en rangs dispersés



Certains réclament, coûte que coûte, le départ du président de l'APNLa commission parlementaire des finances et du budget a pris l'initiative d'enquêter sur la gestion du budget de l'APN sans informer ses membres.
Le bras de fer opposant le nouveau secrétaire général du FLN au président de l'APN prend des tournures très graves. Les députés du parti majoritaire sont divisés. Certains réclament, coûte que coûte, le départ du président de l'APN et d'autres dénoncent ses agissements. Des députés se sont réunis jeudi dernier au niveau de l'APN pour afficher leur soutien au président de l'Assemblée et dénoncer les agissements de leurs collègues. «Nous, les députés du FLN réunis aujourd'hui (jeudi Ndlr) au siège du parlement, déplorons les comportements de certains députés qui agissent au nom du groupe parlementaire qui ont empêché par la force la réunion du bureau de l'APN mercredi dernier, ont fait irruption dans la salle sans aucune considération à l'institution parlementaire qui est une institution de l'Etat, nous nous désengageons de toutes responsabilités de ces actions», déclarent les signataires de ce communiqué qui sont au nombre de 80 députés. Ces derniers refusent qu'ils soient mêlés à cette campagne de déstabilisation de l'institution parlementaire. Ils expliquent qu'il s'agit d'un groupe au sein du parti qui est connu pour son soutien et son adhésion à ce genre de comportement. Les signataires mettent en garde contre toute action qui vise à diviser le groupe parlementaire du FLN et à déstabiliser l'institution parlementaire en ces moments de crise que traverse le pays. Les signataires déplorent même le changement opéré à la tête du groupe parlementaire du FLN qu'ils considèrent illégitime.
Les signataires refusent que l'institution devienne un jeu où la direction du parti s'amuse à chaque fois de changer son président. Ainsi, le conflit qui opposait Djemaï à Bouchareb s'élargit au sein même du groupe parlementaire du FLN. Cette crise risque sérieusement de porter un coup terrible à l'institution parlementaire qui est déjà fragilisée et renforce davantage la thèse de la remise du parti au musée réclamée. Un autre fait risque de soulever sérieusement l'ire des députés. La commission des finances a pris l'initiative d'enquêter sur la gestion du budget de l'APN. Dans une correspondance adressée au secrétaire général de l'APN, le président de la commission Toufik Torche a invité ce dernier à lui fournir tous les détails sur la conclusion des marchés concernant l'achat des véhicules, la restauration, les frais de mission à l'étranger ainsi que le recrutement durant l'année 2018. «Il n'y a pas de transparence dans la gestion de l'APN dans la conclusion des marchés le budget de l'APN atterrit toujours à la dernière minute au sein de la commission des finances pour ne pas laisser assez de temps aux députés de fouiner les chiffres», a affirmé Nora Boudaoued, membre de cette commission. Contactée par nos soins, cette élue de Bouira estime qu'il est temps de lever le voile sur la gestion douteuse du budget de l'APN dont des sommes énormes sont détournées. Or, la décision de la commission de mener une enquête a surpris plus d'un. Des membres de ladite commission qui sont issus du parti FLN disent qu'ils n'ont pas été informés. «J'ai appris cette information par la presse, la commission des finances ne s'est pas réunie depuis l'examen de la loi du règlement budgétaire», assure une élue du FLN et membre de cette commission sous couvert de l'anonymat. L'ex- député du FLN, Haouari Tiguerssine, qui a démissionné du parti ne cache pas son étonnement. «C'est une décision politique qui émane du parti FLN et non pas de la commission des finances», a-t-il clairement déclaré. Joint par téléphone, ce député de Blida rappelle que la commission ne s'est pas réunie depuis des mois selon lui, la commission des finances a juste un droit de regard seulement sur le budget de l'APN et que les députés n'ont pas le droit de fouiner ou de réduire ce budget. «Avant de prendre une telle décision, la commission doit convoquer ses 53 membres de différents partis politiques pour étudier ce qu'il y a lieu de faire», a-t-il soutenu. Il explique que cette action vise à déstabiliser davantage le président de l'APN et le secrétaire général de l'APN. La nouvelle direction de l'APN tente de régler ses comptes avec ses adversaires en utilisant des structures de l'APN. Celle-ci veut à tout prix pousser le président de l'APN à la porte. Ce feuilleton risque de durer dans le temps. .


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