Algérie

Les députés demandent un débat et interpellent le gouvernement Rapport sur les pénuries d'huile et de sucre



Les députés de l'Assemblée populaire nationale (APN) se prononceront, aujourd'hui, sur la publication ou non du rapport de la commission d'enquête parlementaire sur les pénuries et la hausse subite des prix de l'huile et du sucre, principal provocateur des violentes émeutes au mois de janvier dernier dans plusieurs wilayas du pays.
La tendance générale au sein de l'APN est favorable à la publication de ce rapport. Les députés comptent aller plus loin en demandant, en plus du vote, un débat approfondi sur son contenu. Ils comptent saisir le gouvernement «pour assumer sa responsabilité entière» et «éviter que de telles situations se reproduisent».
La confidentialité du rapport n'est plus un détail de taille puisqu'une bonne partie de son contenu a été déjà dévoilée à travers les médias. Le vote de demain constitue donc une simple formalité et l'ouverture du débat est conditionnée par le vote de la majorité de l'assemblée et après la présentation des arguments par le rapporteur.
«Le rapport doit être publié intégralement et non quelques extraits uniquement», dira Ramdhan Tazibt, député du Parti des travailleurs (PT). «Il est temps de finir avec la politique de suspicion et de rétention de l'information. L'opinion publique doit être au courant du contenu de ce rapport dans la transparence totale», a-t-il ajouté.
Le député souligne que le PT n'a pas participé à l'élaboration de ce rapport. Selon lui, le travail accompli par les collègues parlementaires fait «le constat sur une situation vécue. Il ne contient aucune information à caractère secret, il évoque l'échec de la politique de privatisation, dénonce les passe-droits, et tous les éléments ayant constitué cette crise en donnant la parole à tous les acteurs impliqués». Le PT plaidera donc pour
«une publication intégrale de ce rapport» et la «tenue d'un débat sur son contenu». Considérant que le rapport d'une commission parlementaire n'a pas d'impact direct et ne constitue pas une force capable de changer les choses, le PT appelle les pouvoirs publics «à prendre les mesures qui s'imposent pour sévir avec les responsables de ces évènements tragiques». Le Mouvement de la société pour la paix (MSP) a abondé dans le même sens.
«Nous avons demandé officiellement au président de l'APN la publication du rapport et l'organisation d'un débat», affirme Nouamane Laouar, président de la commission parlementaire du parti.
Pour lui, «il est important de sanctionner les responsables de ces pénuries pour éviter la reproduction de ces évènements» et «l'exécutif doit assumer son entière responsabilité».
Le rapport élaboré par l'équipe du député Kamel Rezgui n'a pas été épargné par les critiques. «Nous avons retiré notre député de cette commission que nous considérons comme une formalité technique plus qu'autre chose», dira Moussa Touati, président du FNA. Il estime que ce rapport est «incomplet et superficiel» et n'a «pu atteindre les objectifs escomptés» car «la commission n'a pas interrogé tous les responsables de cette situation».
Selon lui, le rapport «n'apporte pas de solution au monopole exercé par certaine personne». En plus des députés du FNA, ceux du RCD comptent boycotter la séance de vote. Le FLN semble plonger dans la préparation des prochaines élections législatives. Aucune orientation n'a été donnée aux députés pour fixer leur position vis-à-vis de ce rapport. Abdelaziz Belkhadem,
SG du FLN, n'a prononcé aucun mot sur cette séance plénière durant les travaux de la session de son comité central tenu ce week-end.
«Ce n'est pas au parti de se prononcer, c'est aux députés de discuter la question entre eux avec le président de l'APN», se contente de dire Kassa Aïssi, chargé de la communication du vieux parti. Le président de la commission d'enquête Kamel Rezgui anime, aujourd'hui, une conférence de presse à l'issue du vote des députés, informe un communiqué de presse transmis hier à notre rédaction.


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