Algérie

Les dépouilles de deux Algériens rapatriées hier de Turquie



Les défunts faisaient partie des centaines d'Algériens encore bloqués à Istanbul sans aucune information sur un possible retour dans l'immédiat.Un moment fort douloureux pour la famille de Kamel Nader qui a accueilli, hier, la dépouille de son fils qui s'est éteint loin des siens. Son corps tout comme celui de la Sétifienne Rokaya Tablalit ont été rapatriés à bord d'un avion-cargo de la compagnie turque Turkish Airlines. "C'est l'Etat algérien qui a pris en charge les frais de transport", nous a assuré la famille qui contenait difficilement sa douleur. "Notre douleur est incommensurable car nous venons de perdre notre cher frère qui se battait depuis un certain temps avec la maladie. Le destin a fait qu'il s'en est allé en silence loin des siens", nous confie Hafsa la jeune s?ur du défunt Kamel.
Elle n'a pas manqué d'exprimer, tout de même, un grand soulagement de la part de toute la famille "de pouvoir au moins enterrer son frère aussi vite que souhaité". L'attente a été dure pour Khalti Zohra qui depuis déjà de longs jours brûlait d'impatience de resserrer son fils dans ses bras après son retour de Turquie où il était bloqué depuis presque 3 mois suite à la rupture des liaisons aériennes entre nos deux pays à cause de la pandémie de Covid 19.
Le destin en a décidé autrement. Khalti Zohra ne pourra plus jamais enlacer son fils ni caresser son front comme elle avait l'habitude de le faire. Elle se contentera juste d'un dernier regard d'adieu dont l'image restera gravée à jamais dans sa mémoire comme le souvenir le plus triste de sa vie. "C'est la volonté d'Allah on n'y peut rien. El Hamdoullah", nous dit-elle d'une voix à peine audible mais avec beaucoup de sagesse.
Sa fille Hafsa qui a tenu à ce qu'on s'entretienne avec elle au téléphone a tenu à apporter ces précisions : "Maman n'arrive pas à dire grand-chose. Elle accuse difficilement la perte de mon frère. Nous avons tout préparé pour enterrer mon frère et faire notre deuil. Mais il est inadmissible que sa femme et son seul fils soient restés bloqués à Istanbul et n'assisteront pas au dernier voyage de notre cher Kamel", dit-elle ajoutant indignée : "Comment les plus hautes autorités de ce pays peuvent être aussi insensibles au malheur de ses citoyens."
Ils sont plus de 1 300 Algériens encore bloqués en Turquie dans des conditions très difficiles. Ils ont été, pour rappel, chassés des hôtels turcs où l'Etat algérien les avait placés, et ce, faute de paiement. C'est alors qu'une chaîne de solidarité citoyenne s'est tissée autour d'eux pour leur venir en aide et préserver leur dignité. Des groupes se sont créés et ont prêté main-forte également à des associations qui soutiennent jusqu'à présent les Algériens sur les lieux en termes d'hébergement et de nourriture. "L'attente se fait longue.
Les bienfaiteurs ont fait le maximum et continuent à faire de leur mieux mais les aides s'amenuisent et la situation devient de plus en plus critique pour nos compatriotes. Il faut une action urgente, il faut les rapatrier", nous disent Riad Hasni et Aziz BM de la radio Web W213 à Saint-Etienne (France) qui continuent à recevoir une multitude de demandes d'aide des Algériens, notamment en médicaments?

Nabila SAIDOUN


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