Alexandre Kateb, économiste, est membre de la Task Force, un groupe de travail qui a élaboré le "Nouveau modèle de croissance économique". Il est, par ailleurs, conseiller du Premier ministre, Abdelmalek Sellal. Intervenant hier sur les ondes de la Chaîne III, il a rappelé que l'Algérie figure parmi les pays où le niveau des subventions est élevé.En proportion, les subventions, toutes formes comprises, représentent 15% du PIB. En valeur, cela correspond à 30 milliards de dollars, par an. Le système de subventions, dans sa configuration actuelle, est "intenable", et il faut le dégonfler, tranche-t-il.Au sujet du climat des affaires, Alexandre Kateb a affirmé que le pays a, certes, enregistré des avancées en la matière, obtenu des points et est monté dans le classement de Doing Business. Mais, ajoute-t-il, cela reste insuffisant pour un pays qui veut faire partie des marchés émergents.Il faut, dit-il, faire plus d'efforts pour figurer parmi les 50 premiers pays dans ce classement. La Géorgie est un très bon exemple de ce qu'il faut faire pour y arriver. Ce pays, note-t-il, a engagé de simples réformes relatives au foncier, à l'investissement, à la modernisation de l'administration... Et cela lui a permis, selon lui, de gagner 50 places au classement des pays ayant un meilleur climat pour faire des affaires. Pour l'économiste, le rapport de l'administration à l'entreprise doit changer, expliquant que : "En cas de silence de l'administration ? si elle ne se prononce pas expressément sur un projet ? cela doit être synonyme d'approbation", c'est dire que le silence doit profiter à l'entrepreneur et non l'inverse.Toujours au chapitre des entreprises, il dira qu'il y a nécessité de dégager des formules, avec le concours de banques commerciales, et de compagnies d'assurances, pour soutenir les PME dans leur phase de croissance.Parce qu'il y en a beaucoup, souligne-t-il, qui n'arrivent pas à croître et à développer leur chiffre d'affaires. Kateb préconise par ailleurs un "recentrage" du rôle de l'Etat, notamment les missions des administrations centrales, et des agences qui sont à la périphérie, sans quoi, relève-t-il, il ne pourrait y avoir de réformes sectorielles. Il a mis également le doigt sur les interférences dans les entreprises publiques.De telles pratiques n'aident pas à faire avancer les réformes, il faut rompre avec la gestion sur base discrétionnaire, recommande-t-il. L'économiste a aussi évoqué la crise que vit le pays et la rente pétrolière dont il n'arrive pas à se défaire. Alexandre Kateb a, dans un autre registre, parlé du financement de l'économie nationale, estimant que l'épargne privée n'est pas assez mobilisée, proposant qu'il faille la mobiliser à travers des stratégies innovantes. Il a abordé aussi la décentralisation quant à la prise de décision économique.La question a été abordée lors de la réunion walis-gouvernement, tenue fin 2016. Il estime que les walis ont aujourd'hui une mission de développement économique beaucoup plus affirmée qu'avant.Il faut, toutefois, dit-il, que cela se traduise sur le terrain à travers des plans de développement local en y associant les différents exécutifs des APC. L'invité de la Chaîne III a expliqué, sur un tout autre plan, que la réalité aujourd'hui est que l'on dépense des dinars, mais qu'il n'y a pas d'impact sur la production. Cela renvoie naturellement au décalage qu'il y a entre les revalorisations salariales, ces dernières années, et la productivité.Youcef Salami
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Posté Le : 28/02/2017
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Salami Youcef
Source : www.liberte-algerie.com