Les dépenses de santé des Algériens ont doublé en 10 ans

Après l'annonce, il y a à peine quelques mois, des dépenses de logement et de celles destinées à l'habillement et aux chaussures par les familles algériennes, l'Office national des statistiques (ONS) revient cette fois-ci avec les dépenses consacrées à la santé et à l'hygiène. Précision à noter : l'enquête de l'ONS a été menée entre 2000 et 2001, pratiquement à la même période que pour les deux études précédentes, sur un échantillon représentatif de 12 150 ménages. D'après l'ONS, en Algérie, une famille dépenserait mensuellement près de 3 000 DA en frais de santé et d'hygiène corporelle.Ce qui signifie que la moyenne de dépense mensuelle d'un ménage, dans ce domaine, aurait augmenté de 65%, passant de 1 725 DA à 2 849 DA. Pour donner une idée globale du phénomène, l'Office national des statistiques indique que l'ensemble des ménages algériens aurait décaissé plus de 214 milliards de dinars en dépenses de santé et d'hygiène corporelle, dont 158 milliards de dinars dans les villes (73,9%) et 55,9 mds de dinars dans les campagnes (26,1%). Sur ce dernier point, l'ONS précise que la dépense moyenne mensuelle serait de 3 082 DA en milieu urbain et de2 346 DA en milieu rural. L'enquête indique également que pour les soins médicaux, la famille aurait dépensé en moyenne 1 784 DA par mois, dont 966 DA affectés aux frais de médicaments prescrits par ordonnance,126 DA/mois à l'automédication et 283 DA aux consultations médicales. Concernant l'hygiène corporelle, la dépense moyenne serait de 641 DA/mois pour le savon, le shampooing et la pâte de dentifrice, et de 424 DA/mois pour tout ce qui concerne les produits de beauté, tels que la coiffure, le maquillage et les parfums. Seulement, l'ONS rappelle que la dépense mensuelle moyenne des ménages algériens reste dépendante du niveau de richesse des familles et, par conséquent, s'allonge avec le niveau de vie. Concrètement, il est constaté que la moyenne mensuelle est de 1 260 DA pour la catégorie dont le niveau de richesse est "le plus faible", alors que celle qualifiée de favorisée et classée dans le niveau de richesse "le plus élevé" dépenserait 4 632 DA. "La dépense moyenne des ménages les plus favorisés représente presque le quadruple de celle des ménages les plus défavorisés au niveau national", signale l'enquête. Les chiffres livrés dans cette étude montrent en outre qu'un Algérien dépenserait en moyenne 3 653 DA, par an, pour ses soins médicaux, dont 2 040 DA en médicaments avec ordonnance, 258 DA pour l'automédication et579 DA en honoraires de médecins. L'hygiène corporelle, quant à lui, exigerait 1 312 DA/an par tête, tandis que les frais et articles de beauté réclameraient 868 DA. "En dix ans, la dépense annuelle moyenne par tête, pour la santé et l'hygiène corporelle, a pratiquement doublé au niveau de toutes les classes de population, mais a évolué de manière sensiblement plus importante au niveau des populations les plus défavorisées", rapporte l'ONS dans son rapport. Non sans observer que ce niveau de dépenses diffère entre les ménages en fonction, notamment, du milieu de résidence (urbain et rural), du niveau de vie, du type d'habitation (loyer ou habitation propre, immeuble d'habitation, villa, maison traditionnelle ou construction précaire) et du nombre d'occupants.H. A.