Algérie

Les démunis en quête des « restes »



Officiellement interdit aux particuliers de s'y approvisionner, l'abattoir de Ruisseau enregistre quotidiennement la visite de certains particuliers. Et dans ce lot, des personnes nécessiteuses viennent « quémander » quelques grammes de viande. Engoncée dans son voile, Zoulikha attendait depuis 7h l'ouverture des portes des deux salles d'abattage. « Je viens ici dans l'espoir de récupérer des abats », nous dira-t-elle, sans ciller. La vue d'une femme dans un lieu comme celui-ci attire l'attention. « C'est un monde exclusivement masculin. Mais je n'ai pas le choix. Je ne peux pas m'acheter de la viande dans les boucheries.A peine si j'arrive à me procurer du pain et du lait pour mes enfants. Parfois, il se trouve que des âmes charitables me gratifient de quelques pièces d'abats », ajoute-t-elle. Aâmi Ali, retraité d'une société nationale, y vient constamment en quête de belles occasions d'achat. « Avec une pension maudite, je viens ici m'acheter des abats moins chers qu'ailleurs », raconte-t-il. Un vétérinaire, rencontré sur les lieux, soutient que des dizaines de personnes, dont le dénuement est visible, ne se gênent pas de chercher parmi les restes des carcasses. « C'est un spectacle affligeant », commente-t-il.


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