Les démographes se concertent

Les journées d'animation régionales sur «la formation et la recherche démographique dans les pays du Maghreb: états des lieux et perspectives» ont été l'occasion pour les experts en sciences sociales algériens et étrangers de débattre de l'évolution quantitative des populations africaines et maghrébines et des moyens nécessaires pour répondre aux besoins de ces sociétés. Ces assises régionales organisées conjointement par l'Agence universitaire de la francophonie (AUF) et le département de démographie à l'auditorium Talahit Bekhlouf du campus universitaire Mourad Taleb (ex-IGMO) ont permis aux participants d'échanger leurs expériences et les résultats de leurs recherches en démographie. «Le travail d'un démographe ne doit plus se confiner dans la récolte de statistiques, mais on est appelé de plus en plus à mettre en pratique les résultats de nos recherches. Notre participation à ces assises régionales répond ainsi à un double objectif. D'un côté, elle reste une occasion unique pour développer une nouvelle thématique propice pour concevoir nos programmes de développement et, de l'autre, elle nous autorise à mettre à niveau nos programmes pédagogiques», confie un organisateur. Dans le cas de l'Algérie, les experts ont regretté le manque de moyens matériels et humains mis à la disposition des chercheurs en sciences sociales et particulièrement en démographie. «La démographie nécessite un travail continu de recherche sur le terrain pour surveiller l'évolution de la société et identifier les besoins urgents en matière d'infrastructures. Or les moyens logistiques font défaut et nos chercheurs restent toujours confinés dans leurs laboratoires, ce qui se répercute sur nos programmes de développement», assure un enseignant du département de démographie. Preuve de ce manque d'intérêt pour cette discipline, l'Algérie ne dispose que d'un seul département de démographie qui se trouve à Oran. «Contrairement aux gouvernements européens, nos pouvoirs publics continuent à négliger cette discipline», déplore notre interlocuteur.