L'été sera-t-il placé sous le sceau des paraboles tournées vers «hotbird» ou se dirige-t-on vers un renforcement du verrouillage des accès rendusaccessibles par les hackers du monde ? Ainsi, et après un premier flottement né, l'année dernière, avecl'avènement de la Coupe du monde et auparavant avec le rachat du trèsdisponible TPS par le groupe Canal+, les pirates se sont ressaisis en s'enprenant, non pas au blindage de l'accès des chaînes payantes de Canalsatprotégées par un système codé Nagra, mais au bouquet des chaînes en clair de laTNT, que vient de lancer Canalsat sur Astra, mais protégé seulement par le codeViaccess. Ainsi, 18 chaînes hertziennes enclair diffusées sur le territoire français, ainsi que France Ô, chaîneconsacrée aux DOM-TOM, mais aussi les historiques, TF1, France 2, France 3,France 5, M6, Arte, et les nouvelles venues du numérique NRJ 12, Direct 8,Gulli, la chaîne pour enfants, ou encore NT1 et i télé, chaîne d'information encontinu, sont à la portée du premier démodulateur. Une fenêtre laisséedélibérément entrouverte par les distributeurs de bouquets satellites si l'ondécode le message des professionnels du flashage des démodulateurs numériques.L'explication à cette «entorse» est assez convaincante dans sa forme techniqueet veut éviter que la protection des chaînes en clair ne passe pas par la mêmetechnologie que celle des chaînes payantes, afin justement d'empêcher toutecontagion d'une possible fraude sur l'un des deux bouquets. Cependant, pour nosspécialistes, il existe une volonté manifeste des tenants des bouquetssatellites de favoriser certains fournisseurs de démo en leur permettantl'accès à quelques-unes de leurs chaînes.Une hypothèse renforcée quelque part par une volonté «politique» dugouvernement français à jouer le jeu, référence à une information rapportée parun média étranger sur un étrange épisode de cette «chasse» à l'image. Ainsi,l'ambassadeur du Maroc en France avait lui-même attiré l'attention, quelquesmois avant l'investiture de Sarkozy, du ministre français des Affairesétrangères du moment, Philippe Douste-Blazy, sur les conséquences que pourraitavoir la disparition de la principale source d'images francophones dans leRoyaume chérifien. Le patron du Quai-d'Orsay rassurera ses interlocuteurs enaffirmant qu'il n'était pas question de protéger désormais le signalsatellitaire de TPS avec les systèmes de cryptage complexes utilisés parCanalsat. Une réponse que beaucoup ont vite fait d'interpréter comme un feuvert pour trouver le sésame qui ouvre le signal TPS. C'est dire l'importance dusujet et le niveau de préoccupation que véhicule l'absence de chaînesfrancophones dans les pays maghrébins.Quant à l'Algérie, et pour le moment, le téléspectateur, loin de toutesces considérations, peut suivre à satiété les programmes français, auparavantcryptés, à condition de disposer de certains démodulateurs de fabricationcoréenne et qui ont la cote auprès des mordus des multivisions ou des chaînesvouées au cinéma. Moyennant cent dinars, deux cents pour certains gourmands, onpeut aisément accéder aux chaînes françaises à travers les démodulateursStarsat ou Stream, pour la plupart des cas, mais également si l'on possèdel'Aston Simba ou le Cherookee. Pour Brahim, gérant d'une boutique de flashagedes démos, l'Algérien ne sera jamais pris de court et il existera toujours unesolution pour les mises à jour. «Tout le monde trouve son compte. On travailleet eux également», dira-t-il, philosophe. Concernant la marque de démo qui ales faveurs des clients, le Starsat 4200 qui, depuis sept mois, n'a pas encore«rendu les armes», trône en tête des hit-parades. Une performance presqueégalée dans la durée par son frère le Starsat 1200. Des marques qui se vendententre 5.200 et 5.800 dinars selon les revendeurs au détail. Nabil, employé dans un autre magasin de flashage, est optimiste quant àla pérennité de ce beau ciel au-dessus des fraudeurs nationaux. «Comme je voisles choses, ces mises à jour vont durer un max de temps, sauf pour les Condor4000 qu'on ne peut flasher». Les confidences s'arrêtent là. Et sitôt le thèmedes sites de piratage sur la grande toile abordé, nos interlocuteurs découvrentsubitement les vertus du silence. C'est que le sujet est entouré du plus grandsecret. «Je préfère ne pas en parler», dira Brahim, qui mettra fin à ladiscussion en prétextant la reprise de son business. Nabil trouvera la paradeen rejetant la responsabilité sur son frère qui, curieusement, est absent deslieux. «C'est mon frère qui s'occupe de ça», éludant la question. L'on apprendra pourtant qu'hormis ces fameux sites de piratageaccessibles à travers le Net, ces «intermédiaires» des bouquets satellitesreçoivent les nouvelles clés, aussitôt décryptées, sur leurs boîtesélectroniques. Les bons samaritains sont généralement des hackers israéliensqui transitent par divers pays européens à l'image de la Russie, de l'Irlandeou de la France. Du côté des clients, l'on remise une nouvelle fois les bonsvieux démodulateurs analogiques dans les placards en attendant, sans l'espérer,un nouveau black-out venu du ciel de l'Europe, alors que les cartes Arte etDjazeera Sport devront certainement connaître un nouveau regain avec laprochaine rentrée sportive, quand on sait que les droits exclusifs duchampionnat anglais, l'un des plus prisés sur la petite lucarne, ont étérachetés par Canal+.
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Posté Le : 08/07/2007
Posté par : sofiane
Ecrit par : Ayoub El-Mehdi
Source : www.lequotidien-oran.com