Beaucoup de
critiques ont été portées contre les institutions scolaires, mais les vrais
coupables n'ont jamais été cités ouvertement. En effet, le problème de l'échec
scolaire demeure toujours un sujet chaud qui suscite de vifs débats et attire
l'attention par le simple fait que la réussite de nos mioches est le souci qui
corrode nos cœurs.
Laissant le
ministère de l'éducation nationale et toutes les autres institutions y compris
les chercheurs et les concepteurs des programmes qui touchent des sommes
inimaginables pour des travaux qui n'avaient rien ramené de positif et qui
n'avaient pas permis à notre pays de quitter les derniers rangs en matière
d'éducation.
Nos invités du
jour sont les parents d'élèves démissionnaires. Nous focalisons sur le rôle de
ces milliers de parents qui n'aident pas les enseignants et qui ne reviennent
plus à l'école après avoir empoché les 3000 DA que l'Etat offre comme prime de
scolarité. Ils sont des centaines de milliers de parents d'élèves qui ne
répondent jamais aux convocations adressées par les directeurs des
établissements scolaires. Ils sont des millions de parents qui ne jettent
jamais un coup d'Å“il sur les carnets de correspondance que chaque élève possède
et qui peuvent les renseigner sur la conduite de leurs enfants, du moment que les
notes obtenues et surtout les absences sont aussi inscrites. Les parents
d'aujourd'hui ont la phobie de l'école et de tout ce qui suit. Ils préfèrent ne
rien savoir d'autant qu'ils ont le prétexte qu'ils travaillent et qu'ils n'ont
plus le temps d'aller voir ce que veut cet enseignant qui ne fait que les
grèves et qui dérange les respectueux parents pour des choses insignifiantes.
En effet, ils sont des milliers de parents qui donnent toujours raison à leurs
mioches et qui vont mêmes dès fois à insulter les enseignants qui sont
rigoureux en les taxant de tous les noms. Ils sont malheureusement des milliers
de parents qui travaillent toute la journée et qui reviennent le soir fatigués
et qui se contentent juste de voir leurs enfants en bonne santé et qui n'osent
pas engager la conversation pour tout simplement ne pas gâcher la soirée. Une
fuite en avant qui mènent à des catastrophes.
Avec tous les
faits que nous venons de citer s'ajoute aussi le stress de ces box à chevaux,
où les enfants sont entassés tels des objets contendants et qui poussent les
mères à les envoyer dehors pour ne plus jouer le rôle du gendarme. Une sortie
vers la rue qui offre la tranquillité à la maman, mais qui jette l'enfant dans
les bras de cette ogresse qu'on nomme la « Rue ». C'est ici qu'il aura son
premier diplôme, qui est l'art de mentir. Vite, il va apprendre les autres
techniques de la délinquance. Il s'initiera au plaisir d'un joint de kif et
comment gagner par la suite sa journée en se procurant de beaux vêtements et
comment ne plus dépendre de ses propres parents. Les jours se succèdent et nos
héros apprennent chaque matin comment passer d'un pallier à un autre sans
attirer l'attention des vieux qui suent les burnous pour les faire manger, mais
qui malheureusement ne les éduquent pas.
A quoi bon de les
envoyer à l'école pour les instruire, mais sans leur offrir une éducation de
base qui agit comme un anti virus contre tout ce qui
est mauvais et qui peut déboussoler un adolescent. A quoi bon de leur apprendre
la lecture si on ne leur offre pas un vaccin contre le mensonge, le vol et la
consommation des drogues. A quoi bon de donner naissance à des êtres si on
assume pas notre suivi qui consiste à le surveiller de loin et de lui faire
comprendre que ce monde est plein de loups sous des formes humaines et qu'il
devrait faire attention et de ne fréquenter que les meilleurs de la classe.
Nous savons tous
que l'école d'aujourd'hui n'a plus les moyens, ni le temps pour prendre en
charge convenablement tous les enfants. Nous savons aussi que les responsables
de nos jours n'ont plus le temps de penser aux citoyens et à tout ce qui peut
sauver les jeunes de sombrer dans la criminalité en bâtissant des aires de jeux
ou en construisant des établissement scolaires qui répondent aux besoins réels
des petits. Nous savons tous que l'Algérie demeure un pays qui vit le jour le
jour et qui ne vise plus le futur par chauvinisme ou par manque de temps. Un
pays qui n'accorde aucune importance à tous ces maux sociaux qui aggrave la
situation et nous pousse vers le rang des nations pauvres et arriérées.
Le moment est
venu pour régler ce problème de l'échec scolaire. Le temps est venu pour
responsabiliser chaque parent et les enseignants ne sont là, que pour orienter
les petits. Nous devrions cesser de croire en père Noel,
ni en père blanc. La réussite en classe passe par une stabilité du couple au
foyer. L'enfant doit trouver la paix chez lui pour pouvoir forger sa
personnalité. Pour méditer et réviser ses cours. Et les nouveaux mariés
devraient attendre un peu pour voir s'ils sont fait
pour s'entendre et une année est nécessaire pour tester une cohabitation, car
un divorce sans enfant est une fin heureuse pour les deux. Il a été constaté
que les parents ont une si grande tâche à jouer avant et après la scolarisation
de leurs enfants. Ils devraient leur inculquer l'éduction de base qui les aide
à mieux respecter les autres, à aimer la patrie l'Algérie et surtout
d'apprendre à dire la vérité et de ne jamais mentir. Une fois les enfants
passent au stade de l'adolescence, les parents devraient doubler de vigilance
et de modérer le ton et de jouer sur les motivations et les récompenses. C'est
la période de tous les abus et de la folie et tout mauvais traitement de la
crise conduit à la perte du contrôle et à la fugue pour les filles et à la
criminalité pour les garçons. Une fois la vingtaine, vos enfants seront vos
amis. Vos enfants seront sauvés des affres de la mauvaise vie.
Il faut savoir
que le chemin qui mène au grand bonheur est semés d'embuches, de haies, de mauvaises surprises et de vent
contraires. Les parents ont une lourde tâche à assumer et ils devraient
coopérer avec les enseignants qui peuvent les aider à trouver une issue
favorable. De finir les études ou de choisir un métier pour gagner sa vie. Ils
devraient aussi accepter le choix de leurs gamins s'ils désirent quitter
l'école pour un commerce ou un sport. Le temps de la force est révolu et on
impose plus nos choix si nous-mêmes nous n'avons pas pu réussir. Et nous citons
les parents qui désirent voir son fils toubib ou pilote.
Pour gagner le
pari, chacun de nous doit rendre visite une fois par mois, à l'établissement
scolaire où est inscrit son enfant. Une façon implicite de marquer notre
présence et d'avoir des nouvelles de nos rejetons qui sont mieux connus par leur enseignants par le simple fait qu'ils passent plus de
temps avec eux. Les parents devraient ouvrir la conversation avec les marmots
et tenter de percer leurs secrets et d'habiter leurs rêves. Un père n'est pas
un sac d'interdits, mais une main tendre et une langue douce qui sait séduire
et faire passer des messages sous forme de conte ou d'anecdotes. Les chérubins
aiment les rires, les sorties nocturnes, les crèmes et les caresses.
Les petits
adorent la compréhension, les cours privés, les livres d'histoire et les
chansons. Les jeunes préfèrent des parents instruits, modestes et pas trop
riches. Les adolescents aiment le dialogue, les arguments forts et pas les
menaces et les cris de détresse et les promesses non tenues. Les enfants aiment
la vérité et il ne faut pas les brutaliser, mais juste leur montrer que ce
monde n'est qu'une brusque rentrée et qu'il faut s'attendre aussi à une sortie.
Il faut les aimer et leur faire aimer l'amour des humains. Il faut les
accompagner et surtout ne pas les habituer à compter sur vous. Ne pas les
chouchouter et faire d'eux des enfants gâtés qui ne foutent rien et qui se
prennent pour des saints. Il faut les préparer à un lendemain rude où l'homme
n'aura qu'un savoir pour vivre ou un métier pour ne pas mendier.
Nous devrions
faire face à une réalité morose qui nous oblige à ne plus culpabiliser les
autres, mais de faire un recul en arrière pour mieux cerner les causes de cet
échec scolaire. Nous savons tous que les enfants d'aujourd'hui ne sont pas motivés
et n'ont peur de personne. Nous savons aussi que l'Algérie se base sur un
enseignement de quantité et non pas sur un enseignement de qualité et les
chiffres parlent d'un taux de réussite qui monte chaque année, alors que
pendant les années 80 le taux de réussite au bac ne dépassait pas les 30% et
les parents n'avaient jamais critiqué personne et les directions de l'éducation
et y compris les inspecteurs ne culpabilisaient ni les enseignants, ni les
directeurs.
Pour finir, nous
demandons à tous les parents d'élèves de s'impliquer un peu plus et de cesser
de critiquer les autres, alors que le mal est ancré en nous. Il faut accorder
plus de temps aux enfants et comme disait notre docteur Azaz
de Miliana:«il commet les pires bêtises et ensuite, il appelle les saints pour
l'aider». Pourquoi attendre donc, l'exclusion de nos enfants pour pouvoir
réagir ? Pourquoi cette fuite en avant et toujours accuser les autres de nos
propres échecs ?
peut quelqu'un m'aider à trouver dr azaz
myral bouchafa - comptable - alger, Algérie
02/12/2012 - 48141
C'est pour la première fois que je lis un article qui implique directement les parents qui laissent leurs enfants dans la rue et qui critique les reponsables de l'éducation. Je partage les idées de cet auteur et je demande aux parents de faire un suivi, car les enfants qui réussissent sont ceux ont un oeil parentale sur eux, ceux qui sentent l'encouragement des mamans et les caresses des papas. Merci Monsieur Boutaraa pour cet arrêt sur un fait réel
salima abdoun - sans - Alger, Algérie
18/11/2011 - 22304
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 17/11/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Boutaraa Farid
Source : www.lequotidien-oran.com