Algérie

Les délégués médicaux réunis


Le Groupe Saïdal réunit depuis hier l'ensemble de ses délégués médicaux pour les faire réagir sur la nouvelle grille des salaires.

Ce sont près de 1600 délégués qui discutent depuis hier à l'hôtel Mazafran de Zéralda sur le projet de refonte du système de rémunération des personnels du groupe pharmaceutique. C'est pratiquement les dernières réunions que les responsables du Groupe tiennent à ce sujet avec «leur base» après en avoir discuté au mois de décembre dernier avec les employés des filiales à travers quatre regroupements régionaux.

Une fois présenté à l'assistance, le projet a fait l'objet d'un débat entre la direction et les délégués médicaux. « Le 11 avril prochain, je ferai exactement deux ans à la tête de Saïdal», a commencé par dire le PDG du Groupe, Boumediene Derkaoui. «Après deux ans, un bilan s'impose», dit-il. Il précisera que le Groupe se doit de passer «d'une gestion archaïque à une gestion moderne, un Groupe qui ne perd pas ses cadres et qui ne soit pas un centre pourvoyeur pour les laboratoires». Ce qui exige, selon lui, «la prise de décisions déchirantes qui provoquent inévitablement des résistances. Il faut faire avec !» La question des salaires posée par les travailleurs n'était donc selon lui qu' « un subterfuge pour déstabiliser les personnels et le Groupe en entier».

Abordant le nouveau système salarial, Derkaoui précise en premier qu'il repose sur entre autres «l'équité et la rémunération de la qualification». Pour lui, «il ne sert à rien de faire des usines si on n'a pas les compétences qu'il faut pour les encadrer». C'est, dit-il, «ce qui m'a poussé à accorder une importance particulière à la grille des salaires et à la gestion des ressources humaines».

DES CHIFFRES D'AFFAIRES «FICTIFS»

Le projet en question «qui n'est pas définitif» a été «exposé aux différentes filiales pour qu'il soit enrichi». Ce qui est sûr, «il y a des rattrapages à faire et nous les ferons», assure-t-il. Le PDG affirme qu'en deux ans, le Groupe a augmenté son chiffre d'affaires «avec les mêmes moyens, de plus de 25% ». Il estime ainsi que «le chiffre d'affaires de 2011 est nettement supérieur à celui de 2010 qui était d'un peu plus d'un milliard de dinars, diminué donc de 57% par rapport à 2009 où il a été affiché à plus de 2 milliards DA». Il qualifie le chiffre d'affaires de 2009 de «fictif» ce qui, explique-t-il, «nous a obligé à revoir les stocks à leur juste valeur. Et qui nous a donné véritablement 800 millions DA de stocks sur lesquels Saïdal a payé des impôts inutilement.» Dès sa nomination en tant que tel, Derkaoui affirme avoir bloqué les recrutements en raison des lourds effectifs qu'emploie le Groupe. «J'ai bloqué les recrutements en avril 2010, depuis, les effectifs ont baissé de près de 13%, je n'ai licencié personne mais ce sont des départs à la retraite ou des départs volontaires », a-t-il précisé.

Il reconnaît, par ailleurs, que les délégués médicaux sont confrontés à des ruptures de stocks. «Je sais que vous avez ce problème mais il faut que vous sachiez qu'un produit non contrôlé ne sera pas développé !». Il fait savoir que «des stocks de médicaments sont bloqués faute de moyens de contrôle, voilà la réalité de Saïdal !» Il insiste sur le fait qu' «il y a des produits non conformes qui sont bloqués, il faut qu'on les mette en conformité». Il assure pour cela qu' «il y a des compétences et des travailleurs qui sont mobilisés au niveau des usines pour établir la réalité».

SAÏDAL ASSAINIT SON FICHIER FOURNISSEUR

Le PDG fait de cette «vérification et ce contrôle un point d'honneur» pour que, dit-il, «plus jamais il n'y aura d'histoire Rumafed». Histoire qui pouvait « coûter cher à Saïdal» et dont la cause est une négligence avérée. Pour rappel, ce médicament a été mis sur le marché à l'intérieur d'une plaquette d'un autre produit. Ce qui pouvait avoir des conséquences dramatiques sur la santé des patients.

Le PDG rappelle en même temps que «la production de Duspatalin et d'Algésal est bloquée depuis près de deux ans parce que le laboratoire n'a pas voulu donner sa licence». Il annonce la reprise de la production de ces deux médicaments «dans peu de temps parce que nous allons très bientôt signer la licence». Il appelle ses personnels «à se battre pour sauvegarder le Groupe. Le chemin peut être ardu mais quand on aborde les problèmes frontalement, on les règle !» Il considère d'ailleurs que «la sauvegarde de Saïdal c'est son plan de développement». Il annonce à l'assistance que «les négociations sur le projet de l'insuline sont bouclées».

Négocié pendant plus de 18 mois, ce projet de partenariat a été présenté en février dernier en Conseil des participations de l'Etat (CPE). « Plusieurs ministres l'ont approuvé, il lui manquait juste quelques détails», dit-il. Le projet prévoit la réalisation à Constantine d'une usine de fabrication des cartouches et de l'analogue avec pour objectif, dit Derkaoui, «d'en couvrir les besoins nationaux». Un protocole d'accord pour l'oncologie est aussi en cours d'élaboration. 9 entreprises ont été présélectionnées pour qu'il leur soit remis les cahiers des charges pour la réalisation de ces projets de partenariat. «Les travaux devront commencer en août ou septembre prochains et prendront 18 mois». Il rappelle la réalisation de quatre unités de production de génériques «dont trois sont très avancées.» Le Groupe ouvrira prochainement un centre de recherche et de développement avec une unité pilote à Sidi Abdallah. «Le plan de développement avance donc correctement selon les étapes prédéfinies initialement», indique-t-il. Saïdal est en train de pourvoir en outre ses unités «d'un nouveau système d'information intégré pour uniformiser les documents et les procédures de gestion de ses stocks, de ses ventes, de sa production et de ses ressources humaines», explique son PDG.


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