Algérie

Les dégâts de la restauration rapide



Les dégâts de la restauration rapide
Constat - Les maladies non transmissibles liées à une mauvaise alimentation prennent de l'ampleur.La fréquence de ces atteintes est étroitement liée à la consommation excessive de matière grasse et au manque d'activités physiques. Un programme national nutritionnel s'impose pour freiner cette tendance à l'obésité et aux maladies cardiovasculaires.
Certains spécialistes sont même allés jusqu'à demander aux autorités de faire admettre l'obésité comme une réalité en Algérie au même titre que la malnutrition chez l'enfant. 3% des élèves souffriraient de ce phénomène dans la capitale selon une étude récente faite par les médecins des Unités de dépistage et de suivi (UDS) et ce dans les trois paliers de l'enseignement.
L'entrée en force de la restauration rapide dans les m'urs des consommateurs algériens a bousculé la société et son schéma gastronomique traditionnel.
Les pizzerias, fast-foods et gargotes poursuivent en somme, depuis plus d'une dizaine d'années, leur prolifération au détriment des plats traditionnels aux propriétés nutritionnelles indéniables.
La progression du nombre de femmes qui travaillent, l'éloignement du lieu du travail et l'accélération du rythme de vie a beaucoup aidé la restauration rapide à s'introduire et à s'imposer dans notre société.
Ce n'est d'ailleurs pas pour rien que l'offre se multiplie aux abords des chantiers, des grandes sociétés industrielles, des plages, des pôles universitaires, des gares et des stades. On y trouve de tout : rôtisseries, gargotes, fast-foods, sandwicheries, etc.
Et devant l'absence de contrôle et la non-application de la loi, certains n'hésitent pas à investir les pavés installant des barbecues à même le trottoir où la pollution automobile bat son plein. Inutile de chercher après la prestation de services dans ces espaces, elle est quasi inexistante. Par ailleurs, on ne peut pas demander à quelqu'un qui n'est pas du métier de donner le meilleur de lui-même. Napoléon Bonaparte disait : «La plus grande des immoralités est de faire un métier qu'on ne sait pas.» Et c'est malheureusement le cas dans ce créneau ! Les gens du métier sont rarement sollicités. Les propriétaires préfèrent se lancer, eux-mêmes, dans les préparations ou faire appel à des jeunes dés'uvrés.
Et le résultat est là : une prestation de services qui laisse à désirer et 5 000 cas d'intoxications alimentaires par manque d'hygiène, de qualité et de contenus douteux dans les menus proposés. On y trouve de la viande congelée à la place de la viande fraîche, du poulet rôti chauffé et réchauffé, une huile de friture oxydée après plusieurs utilisations et la liste est encore longue...
L'engouement que connaît cette dégustation rapide et pas chère s'avère, ainsi, très préjudiciable pour la santé du citoyen bien au-delà du risque de l'obésité. Beaucoup de gras, peu d'hygiène, des produits de mauvaise qualité est un trio qui est à l'origine de 75% des maladies, selon le Dr Lila Boularas de l'université d'Alger. Ce constat alarmant montre à quel point il est plus que nécessaire que les autorités sanitaires du pays prennent à bras le corps ce problème qui va en s'amplifiant.


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