Algérie

Les dégâts de la pandémie



L'impact de la pandémie de Covid-19, on n'a pas fini d'en mesurer les dégâts énormes sur l'économie, aussi bien en Algérie que dans le monde. Des données clés l'illustrent, comme le révèlent les derniers chiffres livrés par l'Office national des statistiques (ONS) traitant de la création d'entreprises en Algérie durant la singulière année 2020.Pour les entrepreneurs, en 2020, il s'agissait avant tout de survivre et éviter de mettre la clé sous la porte. Des études on ne peut plus fiables, à l'exemple de celles menées par le Centre de recherche en économie appliquée (Cread), sont encore d'actualité et surtout très révélatrices tellement elles montrent combien l'an I de la pandémie a impacté les entreprises algériennes, pratiquement jusqu'à mettre en péril leur existence. Sur le plan de la création des entreprises, exigence fondamentale dans toute économie, l'étude de l'ONS fait état d'une importante régression, déjà que sur ce plan, la création des entreprises en Algérie est bien en deçà de la norme requise. Avant l'apparition de la pandémie, vers la fin du 1er semestre de l'année 2019, les PME en Algérie constituaient une grande partie du tissu économique avec moins de 1,2 million d'entreprises. La majorité des PME activant principalement dans les services, l'artisanat et le BTPH, alors que seulement 8,71% sont à caractère industriel. Pour l'année dernière, selon la toute dernière étude de l'ONS, le nombre d'entreprises créées a fortement baissé. En effet, 7 969 entreprises ont vu le jour contre 9 334 entreprises créées en 2019, enregistrant ainsi une régression de 1 365, soit une baisse de 14,62%. S'agissant des radiations des répertoires des entreprises, l'ONS indique qu'elles ont été de 1 912 au 1er semestre 2020 et 2 667 à disparaître du répertoire au 2e semestre.
Des chiffres qui corroborent l'étude menée par le Cread il y a quelques mois, lorsqu'il avait été établi à travers un sondage que les entreprises algériennes ont perdu en moyenne 50% de leur chiffre d'affaires en 2020 à cause de la pandémie de Covid-19, la majorité d'entre elles des PME. Il s'est avéré que les entreprises de transport de marchandises ont subi une perte de 90% du chiffre d'affaires, suivies de celles des secteurs des services et de l'industrie agroalimentaire. Selon la même enquête, le confinement imposé pour lutter contre la propagation de la pandémie l'année dernière a fait que 93% des entreprises sondées ont éprouvé des difficultés à commercialiser leurs produits et 63% d'entre elles ont dû opter pour un arrêt total d'activité à cause du confinement. Selon les dernières statistiques de l'ONS, en 2020, 4 579 entreprises ont été radiées, en légère hausse de 73 entreprises radiées par rapport à l'année d'avant, soit 1,62%.
Si l'on reprend l'étude du Cread, rendue publique au milieu de l'été de cette année qui s'achève, il avait été fait état de 79% des opérateurs économiques algériens «pas optimistes» et se disaient «très inquiets» par la situation économique que traverse l'Algérie. Les entrepreneurs sondés étaient 12% à envisager une réduction des effectifs, 10% qui s'attendaient à une trésorerie tendue, alors qu'ils étaient 11% à envisager carrément la fermeture de leur entreprise et 10% s'attendaient à un report de leurs investissements. Et puis, l'enquête du Cread avançait le très inquiétant chiffre de 43% des entreprises algériennes menacées de faillite. Un état des lieux qui n'a fait que s'aggraver quand on connaît toutes les difficultés pour entreprendre à cause, entre autres, d'un climat des affaires extrêmement pesant que la pandémie n'a fait qu'alourdir. Pour atténuer un peu la noirceur du tableau, il a été fait état, la semaine dernière, par le ministre du Travail de la création de 3 881 entreprises dans le cadre du dispositif chapeauté par la Caisse nationale d'assurance chômage (Cnac), dont 1 207 entreprises à l'initiative de diplômés des universités.
Azedine Maktour


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