Algérie

Les déficits budgétaires resteront tenaces en 2018



Les déficits budgétaires resteront tenaces en 2018
La mesure qualifiée d'exceptionnelle ayant consisté à adopter le mode de financement non conventionnel pour une durée de cinq ans par le gouvernement, afin de sécuriser les financements à venir du Trésor et le rachat de la dette publique interne, tout en couvrant les investissements des programmes publics de développement, coïncide avec l'étude actuellement en cours des réformes structurelles, consistant à rétablir les équilibres financiers indispensables au soutien de la croissance de l'économie, du maintien de l'accompagnement de la politique sociale prônée par le gouvernement.Le réajustement nécessitant des réformes structurelles des différents budgets va, sans aucun doute, participer à l'équilibre de la trésorerie de l'Etat. Cette action des pouvoirs publics n'aura que peu d'impacts si elle n'est pas suivie au moins par un équilibre de la balance des paiements. Donc, toute réussite est fonction d'une meilleure gestion des finances publiques, et d'un plus raisonnable rééquilibrage des dépenses faramineuses de l'Etat, dans des ostentations que l'Algérie ne peut plus se permettre en cette période de crise financière.
Le discours devant les parlementaires du Premier ministre a plus effrayé les fonctionnaires et les travailleurs du secteur public, que ceux qui ont fait leurs les prises en charge aux frais du contribuable. Malgré la réduction du déficit budgétaire qu'on constate depuis 2016, le trou était, à cette époque, selon certaines études de l'ordre de 15% du PIBs. C'est énorme. La réduction des dépenses de l'Etat en 2017 n'a pas significativement amélioré les choses en dépit des diminutions des budgets, plus grave, il n'y aura pas durant l'année en cours de Fonds de régulation des recettes pour couvrir la carence de la politique dépensière de l'Etat que des experts estimeraient à plus de 2000 milliards de dinars.
La loi de Finances 2018 ne pourra pas aboutir à solutionner les problèmes de déséquilibres budgétaires, malgré le renflouement des caisses du Trésor public par la série de nouvelles taxes et le fameux impôt sur la fortune. Le projet de la loi de Finances 2018 prévoit certes des recettes budgétaires en augmentation de 861,08 milliards de dinars, mais cela restera nettement insuffisant si l'Algérie se limiterait à ne compter que sur les ressources de l'imposition ordinaire. Les ressources de la fiscalité pétrolière en net recul depuis 2014 ne représentaient en 2017 selon les sources du ministère des Finances que 3.688,68 milliards de dinars, et ce, malgré les rebondissements du prix du baril de pétrole sur le marché boursier à plus de 52 dollars ces derniers mois.
L'Algérie pour reprendre financièrement du poil de la bête, n'aura plus qu'à espérer qu'une hausse durable des cours de l'or noir se maintienne comme en cette fin de septembre 2017 où le baril de Brent, qui est la référence du pétrole algérien, a flirté avec les 60 dollars, dans un contexte qui voit le marché de l'offre et de la demande finalement s'équilibrer.
Notre dépendance des marchés pétroliers et des exportations des hydrocarbures reste intacte. Si les programmes prévus par le nouveau modèle de croissance venaient à se concrétiser par une réelle diversification de l'économie capable d'élever son niveau de compétitivité pour enfin exporter les productions locales, les Algériens, pour récolter les fruits des investissements d'aujourd'hui, devront encore attendre quelques années. En attendant, ils payeront sous une forme ou une autre les déficits budgétaires qui sont encore loin de respecter les normes internationales.


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