Algérie

Les déclarations suscitent des réactions mitigées



Les déclarations suscitent des réactions mitigées
Le discours du président Bouteflika, avant-hier à Sétif, n'a été qu'«une occasion de plus pour demander aux citoyens d'aller voter», estime le politologue Rachid Grim.
« Il y a deux choses à retenir de la prestation d'hier (le 8 mai, ndlr). Premièrement, il est toujours là et il est toujours d'aplomb. Et deuxièmement, il a appelé à un vote massif», affirme-t-il. Mais la question qui se pose, selon le politologue, est relative aux raisons qui confèrent à ce scrutin une telle importance aux yeux de la classe dirigeante, et tout particulièrement à ceux du premier magistrat du pays. «Il me semble qu'il accorde une très haute importance à l'Assemblée qui résultera de ces élections. Il veut que ce soit une Assemblée qui fasse évoluer la Constitution, mais comme il le veut. Et cela, dans l'optique de préparer sa succession. Le tout est de savoir quel modèle de succession sera entériné par la nouvelle Assemblée», explique M. Grim. «Je ne pense pas que le Président se représentera pour un quatrième mandat. Seulement, il veut sortir en beauté et il fera en sorte qu'on ne touche pas à son clan», poursuit-il.
«Manque de sincérité» pour le RCD, «forte émotion» pour le FLN
Pour ce qui est de la fameuse exclamation «tabou djanena» (notre génération a fait son temps, ndlr), M. Grim juge qu'il ne faut pas y accorder tant de crédit : «C'est encore une fois une manière de pousser les jeunes à s'investir et à aller voter. Cela fait des années que le discours du 'céder la place aux jeunes' est seriné par cette même génération, qui est toutefois encore au pouvoir.» «Ils ne lâcheront pas le pouvoir aussi facilement. Ils ne le peuvent pas et ne sont pas dans cette logique», conclut-il.
Les partis politiques ont, quant à eux, différemment apprécié ce discours, préférant pour la plupart ne pas faire de commentaire. Le RCD, par le biais de son porte-parole Hakim Saheb, estime que l'allocution présidentielle est en «déphasage complet avec la réalité sociopolitique». «Il est aussi empreint de passéisme, avec toujours la même référence à la légitimité historique, dont il est encore une fois fait un fonds de commerce», estime M. Saheb. «Il y a aussi cet aveu de sa part qu'il est temps de laisser la place aux jeunes. Seulement, la réalité démontre tout autre chose et la rationalité exige que soient joints les actes à la parole. Ce n'est donc qu'un aveu d'impuissance, conjoncturel et factuel, afin d'amadouer l'électorat», critique le RCD.
Le FLN a, l'on s'en doute, un avis diamétralement opposé. «Ce n'était pas qu'un discours, c'était infiniment plus fort», s'exclame Kassa Aïssi, porte-parole du FLN. «C'était un moment fortement marqué par l'émotion, une rencontre entre le Président et le peuple. Et de dialogue aussi, car il n'a pas hésité à sortir du texte pour répondre aux nombreuses interventions de l'assistance», assure-t-il. «Tout le monde a bien senti que c'est une époque qui se termine, qu'il est temps de passer le relais. Que cela se fasse en douceur, en laissant le temps faire les choses», explique-t-il.
L'Alliance de l'Algérie verte (AAV), composée du MSP, d'Ennahda et d'El Islah, «félicite et soutient le contenu de ce discours», déclare Kamel Mida, chargé de la communication du MSP, qui énumère «la nécessité de laisser la place à la nouvelle génération, les appels à une participation massive aux élections législatives ainsi que le tournant décisif que ces dernières représentent pour le pays».




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