Des entrepreneurs ont dénoncé, jeudi, les propos du président de la commission des investissements sur la corruption et la dilapidation des terres dans la wilaya.Au paroxysme de la colère, une quarantaine de jeunes, des entrepreneurs et des commerçants se sont rassemblés, jeudi matin, devant le siège de l'APW de Biskra, situé à El Alia, pour dénoncer les propos de Abdelmadjid Khobzi, élu et président de la commission des investissements, lequel avait lancé, la veille sur le plateau d'une chaîne de télévision, de graves accusations contre le wali et les directeurs exécutifs concernant la corruption et la dilapidation des terres à Biskra.
Les manifestants ont collé des banderoles devant le portail de l'APW et badigeonné les murs de slogans hostiles à Khobzi, qui aurait proféré des «insanités incendiaires, fallacieuses et infondées sur le wali» et se serait rendu coupable d'«outrecuidance et de déclarations tendancieuses entachant l'intégrité de fonctionnaires de l'Etat», selon eux. Demandant que cet élu soit puni et démis de ses fonctions manu militari, les protestataires ont intercepté la voiture de Mohamed Azziez, président de l'APW et l'ont obligé à descendre et à écouter leurs doléances, a-t-on constaté.
«Cet homme ne nous représente pas. Il doit dégager. Khobzi est le plus grand des khobzistes. Les malversations dont il parle sont une vue de son esprit», ont crié les intervenants. «Abdelmadjid Khobzi est un manipulateur et un menteur, aigri et revanchard depuis qu'il a été évincé de son poste de président de la CCI des Ziban. Il a plusieurs entreprises et a lui-même bénéficié des largesses de l'Etat pour développer le secteur économique et industriel dans la wilaya. Ses attaques contre le wali sont de pures allégations trop graves.
On ne peut laisser passer l'affront contre un des meilleurs walis que Biskra ait connu et qui est apprécié pour son humilité, son intégrité et son sens du dialogue avec tous», a déclaré Fares Benaïssa, président de la CCI des Ziban, de l'USB et chef d'entreprise. «J'ai des dossiers solides et ce sera à la justice de trancher le cas échéant. Je suis prêt à rendre des comptes. Je n'ai pas de paille dans le ventre. Pourquoi sur les 9 commissions de l'APW, seule la mienne est boycottée par les directeurs exécutifs '
Maintes fois invités à assister à des séances de travail ou du moins à nous fournir des documents administratifs, ceux-ci opposent un refus automatique qui est motivé par les ordres du wali. Je maintiens qu'à Biskra, il y a des malversations et des agissements claniques dilapidant les terres et se jouant des budgets de l'Etat. A Biskra, si tu ne payes pas, tu trouveras les portes closes partout. La corruption est partout», maintient Abdelmadjid Khobzi. Brossant un tableau peu reluisant de la wilaya dans les secteurs économique et industriel «en pleine stagnation, léthargiques ou tournant au ralenti du fait de l'accaparement par la wilaya du pouvoir décisionnel exclusif au détriment des APC», souligne-t-il.
Notre interlocuteur s'interroge, conformément aux prérogatives de la commission qu'il préside, sur la gestion et la destination des 50 milliards de centimes alloués à l'aménagement de la ZI de Biskra, des 200 milliards de centimes destinés à la création et l'équipement de 8 zones d'activités et sur les 1 348 milliards de centimes devant être attribués aux communes, mais dont personne ne voit les effets concrets sur le terrain. «Je croyais que j'allais être soutenu pour mes déclarations visant à dénoncer les corrompus et les walis nommés par Saïd et Kouninef, mais je suis attaqué par des mouches électroniques stipendiées pour porter atteinte à mes parents et à mes affaires. Cela n'enlève en rien à ma détermination de jouer le rôle qui m'échoit et d'enquêter sur les attributions foncières, quelles que soient les pressions», ajoute-t-il.
Ainsi, la guerre intestine, que se livrent depuis des mois ces chefs d'entreprise s'intensifie en ce mois de Ramadhan. Par le biais de vidéos diffamatoires diffusées sur les réseaux sociaux et par des déclarations publiques des parties en présence révélant, l'une, les «frasques et les scandales» de l'autre, on remarque désormais que chacun jure de mettre l'autre à terre, note-t-on. «Il serait peut-être temps que la sagesse et la pondération prennent le pas en ce moment où l'Algérie à des défis à relever autrement plus honorables que cette guéguerre entre jeunes concurrents», relèvent des observateurs de la scène politique et économique locale en ébullition à cause de cette affaire.
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Posté Le : 01/06/2019
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Hafedh Moussaoui
Source : www.elwatan.com