Algérie

Les déclarations d'intention ne suffisent pas


Les déclarations d'intention ne suffisent pas
Le ministre de la Jeunesse et des Sports, El Hadi Ould Ali, a fait part récemment du soutien des pouvoirs publics aux Fédérations sportives algériennes au cas où celles-ci envisageraient la tenue et donc l'organisation de manifestations sportives internationales. Cet engagement est annoncé pour l'année 2016 et devrait certainement servir d'essai qu'il n'est pas exclu ensuite de pérenniser en tradition et inscrire dans les tablettes sportives mondiales si le projet aboutit sur le plan de la réussite et s'il s'avère porteur.Le cahier de charges en l'espèce ne déborde pas d'exigences pour ce faire et il n'est demandé aux fédérations intéressées que de contribuer au développement du sport en Algérie, ce qui serait la moindre des choses et dans la foulée de promouvoir urbi l'image de l'Algérie.Mais les déclarations d'intention suffisent-elles dans un secteur où il n'y a que très peu de place pour prétendre fixer dans l'ensemble des disciplines l'attention des meilleurs, sinon il demeure clair qu'un tel challenge a peu de chances d'être visible et d'accrocher sérieusement à moins d'accepter de faire preuve de patience en matière de résultats sportifs à hauteur desperformances mondiales réalisées dans d'analogues compétitions. En effet, il ne suffit pas de décréter l'organisation d'une compétition internationale, de consentir les fonds financiers nécessaires si entre-temps le cadre idoine n'est pas disponible. Or, par cadre idoine, il ne suffit plus de raisonner en termes de disponibilités de structures d'accueil des compétiteurs ou encore d'espacessportifs et d'aire de jeu répondant aux normes, lesquels étaient effectivement le plus gros handicap de l'Algérie dans un passé récent mais également etsurtout de moyens, forcément financiers et de compétences humaines à même de répondre au management le plus pointu.L'idée d'évoquer la présence et la contribution des pouvoirs publics à l'organisation des manifestationssportives internationales a été émise au cours de la réunion du comité national de préparation et d'organisation des manifestations sportives internationales et entre autres disciplines que l'on ne peut qualifier honnêtement depopulaires et susceptibles de faire chavirer les foules tels la voile, la lutte, le tennis de table mais également le cyclisme, une discipline qui présente l'avantage de creuser un sillon depuis quelques années. Sauf qu'il ne faudrait pas trop vite s'enflammer car le Tour d'Algérie cycliste est encore bien loin des canons connus à travers le reste du monde, voire à l'échelle de ceux du continent.Toutefois, il faut concéder aux organisateurs du TAC l'acquisitiongraduelle d'une expertise incontestable mais cela grâce à l'omnipotenteprésence des pouvoirs publics et des fonds consentis en ce sens. Or, est-il nécessaire de rappeler que sur ce plan précisément, le pays est entré dans une période de disette qui pourrait aller jusqu'à 2020. Néanmoins, le TAC est là et il est impératif pour le pays et la fédération de répondre «présents» en 2016 et autant de fois qu'il le faudra. La manifestation a gagné en réputation hors des frontières algériennes et cette réalité devrait inciter aussi bien les investisseurs, les chaînes de télévision, les opérateurs économiques à s'y impliquer.Quoiqu'il arrive, il s'agit là d'une opportunité unique pour chacune des parties de gagner en notoriété et sur le plan financier. Bien évidemment, tout cela ne peut se faire en «bande à part» pour chacun des acteurs concernés, l'idée serait alors de mettre en place une organisation logistique moderne, sophistiquée et surtout efficace.Le meilleur exemple est celui d'ASO pour Amaury Sport Organisation, cette société chargée de l'organisation de bout en bout du Tour de France de cyclisme. A titre indicatif, l'ASO est une entreprise sportive évènementielle qui organise annuellement 70 manifestations, ce qui se résume par 270 jours de compétition. Elle dispose de médias, ce qui est une condition sine qua none pour la multiplication des chances de réussite.C'est tout aussi et chaque année pour l'ensemble des manifestations sportives 20 000 m2 de structures installées, 500 fournisseurs et 4 000 commandes pour la même période, 45 000 nuitées et 200 km de banderoles, 700 heures de programmes et 8 000 heures de sports, 5 milliards de téléspectateurs sur 200 chaînes, des centaines de postes d'emplois permanents et autant de véhicules, toutes usages confondus.Aussi ne suffit-il pas de faire des déclarations d'intention quand nul ne peut ignorer qu'un tel challenge ne peut se suffire de paroles ni de bonne volonté si on ne trouve pas en amont le plus important, autrement dit l'argent et plus particulièrement celui ou ceux qui sont disposés à investir sans obligation d'un retour immédiat de leur mise, voire même d'énormément de temps pour que cela soit effectif.Avec l'invitation faite par le ministère de la Jeunesse et les Sports, il est certain que les fédérations chercheront à relever le défi mais plus dans le sens de le faire pour confirmer qu'elles existent et non pas dans la même optique voulue par le MJS. Autrement dit, celles-ci vont, à l'exception toujours du TAC qui jusque là semble relativement monter en puissance, fournir des événements a minima parce qu'il ne se trouvera pas de sponsor assez audacieux pour tenter l'aventure.A. L.


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