Les décisions du gouvernement contestées

Certaines sont dénoncées comme «inadéquates et irréfléchies» par les travailleurs et les syndicalistes. La semaine dernière, les travailleurs de l'ESGP, une filiale de l'ex-EPLF de Boumerdès, spécialisée dans la sécurité et la gestion du patrimoine, ont appris à  leurs dépens la décision de dissolution de leur entreprise.
Leurs représentants syndicaux ont dénoncé «des mesures allant à  l'encontre des intérêts des entreprises publiques». «Le gouvernement n'a pas l'intention de sauvegarder cet outil et de préserver les emplois. Notre entreprise ne présentait aucun symptôme de dissolution et le Premier ministre vient de prononcer sa dissolution sans aucune raison valable. La décision, signée le 27 juin dernier, ne nous a été communiquée que la veille de l'Aïd. Pourquoi '», s'indignent les syndicalistes. Ils précisent que leur entreprise «avait un plan de charge important» et qu'elle «payait régulièrement les salaires de ses travailleurs». «Le Premier ministre ne semble pas bien renseigné sur nos activités. Il écrit à  tort, dans son arrêté de dissolution, que nous sommes une entreprise de gardiennage. Mais 20% seulement de notre activité consiste en des activités de sécurité. Nous avons des contrats de gestion du patrimoine avec des organismes et des entreprises à  travers tout le territoire national touchant à  la gestion de la copropriété, des prestations de services immobiliers et touristiques ainsi que l'organisation de foires, entre autres», ajoute-t-on. Le syndicat attire l'attention du gouvernement sur les «conséquences fâcheuses d'une telle décision sur les familles des 400 travailleurs de l'ESGP». Cette semaine, c'est au tour des  syndicalistes de l'Entreprise de la construction et de la promotion (Ecoprom) de dénoncer la décision du gouvernement d'intégrer par absorption leur entreprise dans la SNB Trapal. La section syndicale, dans une lettre adressée au président du conseil d'administration du groupe OLA Construction, dont relèvent ces deux entreprises, dénonce la «volonté délibérée d'inverser le schéma de restructuration, arrêté lors de l'assemblée générale du 21 mars 2010, avalisé par les pouvoirs publics, et qui stipule que c'est Ecoprom qui absorbe SNB Trapal, pas l'inverse». Le syndicat dit rejeter «purement et simplement cette remise en cause du schéma de restructuration» et s'oppose à  cet «acharnement aux desseins inavoués de liquider l'entreprise». Le syndicat considère l'assemblée générale de Ola Construction du 26 août dernier, au cours de laquelle «il a été décidé d'inverser le schéma» comme illégale et ses conclusions nulles et non avenues. La fédération du bâtiment et des travaux publics de l'UGTA s'est mise de la partie et a saisi le président du conseil d'administration de la SGP Indjab, dont relèvent le groupe Ola, et donc Ecoprom et SNB Trapal, l'invitant à  «intervenir afin de faire respecter le schéma de restructuration initial». La fédération estime qu'«il est nécessaire d'agir afin de préserver la stabilité des entreprises et d'assurer une bonne atmosphère de travail». Le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme a lui aussi saisi le président du directoire de SGP Indjab, le 31 mars dernier, lui enjoignant de «veiller à  ce qu'aucune modification ne soit apportée au schéma de réorganisation qui a été validé, et ce, pour quelque motif que ce soit». «Toute résolution prise en violation de ce schéma sera purement et simplement annulée», écrit Nourredine Moussa. Mais pourquoi est-ce que les décisions de l'assemblée générale et les directives du ministre ne sont pas respectées '
Les syndicalistes évoquent un soutien familial d'un ex-ministre et actuellement puissant cadre du RND à  un responsable du groupe Ola, permettant de passer outre les décisions de l'assemblée générale. Par ailleurs, la colère gronde au sein d'une autre filiale de l'ex-EPLF de Boumerdès qu'on aurait décidé de diluer dans une entreprise algéroise beaucoup plus petite qu'elle du point de vue effectifs, plan de charge, plan d'assainissement, chiffre d'affaires et autres.