Algérie

«Les décideurs commencent à évacuer leurs enfants à l'étranger»



  Paris.
De notre correspondant
Et cette bataille, qui a déjà fait une victime en la personne du chef de la police nationale Ali Tounsi, assassiné dans son bureau en plein jour, laissera encore d'autres cadavres sur le sol. Il est impossible et inimaginable que la situation perdure encore trois ans. Les Algériens en ont marre de ces gens-là.» M. Aït Hamouda a ajouté que deux solutions s'offrent à  nous : soit une transition démocratique en douceur, mais le pouvoir ne semble pas attaché à  cette solution, eu égard aux nombreux intérêts qu'il veut préserver, soit une explosion généralisée que personne ne pourra arrêter. «Je vous assure qu'ils (les décideurs ndlr) ne dorment plus ces jours-ci. Ils commencent à  évacuer leurs enfants et leurs familles à  l'étranger. Les pharmacies de Club des Pins commencent à  se vider de tranquillisants et autres médicaments qui combattent le stress et l'insomnie». Par ailleurs, il a fait savoir que jamais les forces démocratiques algériennes n'étaient aussi sereines comme aujourd'hui, ce qui conduira inévitablement, selon lui, à  un changement de régime, comme c'est le cas en Tunisie et peut-être même en Egypte plus tard. Mais il a averti que vivre dans une démocratie suppose de consentir des sacrifices humains importants. «On ne peut pas rester tranquillement chez soi et espérer le changement. C'est impossible car le pouvoir cherche à  tout prix à  garder ses privilèges». S'agissant du rôle de l'armée au cas où des manifestations monstres éclatent dans l'ensemble des villes du pays, Noureddine Aït Hamouda s'est dit convaincu que les militaires ne tireront pas, cette fois -ci, sur les manifestants. «J'espère qu'ils ne vont pas de nouveau entacher leurs mains avec le sang des Algériens, comme ce fut le cas en octobre 1988.» Et d'inviter la grande muette à  opérer sa mue, à  se professionnaliser davantage et à  se charger exclusivement de la sécurité territoriale et la préservation de la Constitution. Concernant les événements de la Tunisie, M. Aït Hamouda a estimé qu'on n'a aucune leçon à  donner aux Tunisiens désormais. Il s'est également défendu de faire la comparaison entre les problèmes de ce petit pays avec ceux de l'Algérie. «On ne peut pas mettre dans le même sac ceux qui ont volé quelques carottes et courgettes avec ceux qui ont volé Sonatrach et les grandes entreprises publiques».
Critiquant les responsables algériens qui, selon lui, ont conduit le pays à  la faillite, le député du RCD a estimé que Bouteflika passe plus de temps dans les avions que dans son bureau.
Convaincu que le vent de la liberté va souffler sur l'Algérie maintenant que les islamistes ne constituent plus une force comme avant, il a lancé à  l'assistance : «Quand vous viendrez cet été en Algérie, vous trouverez une autre République.»

 


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