Les déchets hospitaliers inquiètent

La question desdéchets hospitaliers (hôpitaux, cliniques, laboratoires et cabinets médicaux)se pose aujourd'hui avec plus d'acuité.Les conditionsd'élimination de ces déchets demeure l'une des préoccupations non seulementpour les structures sanitaires, mais aussi et surtout des pouvoirs publics dufait de la menace qu'ils représentent pour la population. La situation estd'autant plus préoccupante si l'on se réfère à un rapport établi par ladirection de l'environnement de la wilaya de Constantine. Ce document fait étatde pas moins de 447,28 tonnes de déchets de ce genre générées en 2006. Lerapport indique qu'une taxe de 24.000 dinars par tonne sera imposée dès cetteannée aux structures générant des déchets hospitaliers, et ce en application dela loi 21-01 datée du 22 décembre 2001, incluse dans la loi de finances 2002,et également en application de la loi 21-01 datée du 29 décembre 2004 relativeà la loi de finances 2005. Les déchets, indique le document, sont classifiés enfonction de leur risque et ce conformément au décret exécutif n°478-03 du 9décembre 2003, portant gestion des déchets de soins de santé. Il s'agit desdéchets anatomiques qui sont issus des opérations chirurgicales, des autopsieset des biopsies de tissus vivants aux fins d'examen microscopique, des déchetsinfectieux contenant des produits toxiques et des microbes pouvant transmettredes maladies à l'homme, tels que les seringues, les compresses et les bandages,et des déchets toxiques qui proviennent de laboratoires et qui concernent lesproduits pharmaceutiques et chimiques périmés contenant un grand pourcentage demétaux lourds et des matières acido-basiques. Et enfin les déchets radioactifsqui sont toxiques et dangereux. Ces derniers sont produits particulièrement auniveau du service de la médecine nucléaire et du laboratoire d'endocrinologiedu centre hospitalo-universitaire Docteur Ben Badis. Le même documentmet en exergue le dépôt des déchets de soins médicaux dans des zones nonautorisées et leur gestion sans aucune connaissance de la réglementation envigueur. Dans le même ordre d'idées, le rapport mentionne des insuffisances quiont été enregistrées en matière de gestion des déchets médicaux au niveau desétablissements sanitaires privés et publics. L'inexistence de moyens deprotection pour les travailleurs chargés de la collecte et du transport desdéchets ainsi que de bacs dans lesquels sont transportés les sachets enplastique qui contiennent les déchets médicaux, est mise en évidence. Il est relevéégalement le problème de la non utilisation des sachets de couleur spécifiquedestinés à la collecte des déchets. Sur ce point, il convient de préciser quela collecte, le transport et l'élimination des déchets médicaux doivent sefaire comme suit: les déchets infectieux sont collectés dans des sachets jaunesen plastique, les déchets anatomiques dans des sachets verts qui sonttransportés dans des bacs de la même couleur vers des zones contrôlées où onprocédera à leur incinération. Tandis que les déchets toxiques sont collectésdans des sachets rouges en plastique pour être traités en tant que déchetsparticuliers. Les incinérateurs qui font défaut au niveau de la majorité desétablissements sanitaires privés, est l'autre constat de la direction del'environnement qui cite une clinique comme la seule structure privée àdisposer de ce genre d'appareils. Le rapport relève que les établissementsprocèdent à l'incinération de leurs déchets médicaux au sein d'autresstructures sanitaires, une pratique qui est largement dépassée actuellement.Les services de la direction de l'environnement indiquent que des directivesseront données aux responsables des différents établissements de santé quant àla collecte et à l'élimination de ces déchets. Ces mêmes services comptentdésormais effectuer 18 expertises sur terrain pour le contrôle de cesstructures sanitaires. Des projets de réalisation de quatre incinérateurs sontau programme, comme celui qui sera réalisé à la zone des activités de Benbadiset celui de la zone industrielle Palma qui sera fonctionnel d'ici quelquesmois.