Algérie

Les déchets ferreux indésirables dans les ports avant l'accostage des bateaux


Depuis plus d'un mois, la rade du port de Ténès ne désemplit pas de navires. A titre d'exemple, cette semaine, on a dénombré pas moins de 11 bateaux en rade tandis que 3 autres sont à quai pour des opérations de manutention. Toutefois, cela ne signifie pas qu'il y a eu un accroissement dans le trafic maritime, étant donné que ce dernier demeure quasiment stationnaire depuis bien longtemps. Cette situation est due à une circulaire émanant des services des douanes obligeant les exportateurs, principalement ceux des déchets ferreux, à n'entreposer leur marchandise qu'une fois le navire à quai. Alors qu'auparavant, 50% de la marchandise (déchets ferreux) était acheminée par camions puis entreposée sur les aires de stockage du port avant même l'accostage du navire, cette circulaire est venue, selon les transitaires, que nous avons rencontrés au port de Ténès, «mettre un frein à la cadence des opérations d'exportation». Nos interlocuteurs indiquent, que la durée de chargement d'un navire est passée de deux à quatre jours soit le double, sachant que c'est seulement une fois que le navire est à quai et l'autorisation délivrée, que peut commencer l'acheminement par camions des déchets ferreux à partir des différents sites de stockage répartis à travers la daïra de Ténès. Devant cette situation, plusieurs exportateurs ont décidé de déserter le port de Ténès et de faire transiter leur marchandise par le port d'Oran où, nous diront-ils, les conditions de travail sont plutôt bonnes. Il faut dire, également, que généralement un navire s'acquitte d'environ 2.500 à 3.000 dollars US par jour de surestaries au-delà de 8 jours d'attente. Le cas, notamment, du bateau «Aziza Moon» battant pavillon Sierra Léonais qui a dû patienter pendant 24 jours en rade (du 16/4/08 au 9/5/08), illustre bien la situation. A souligner, toutefois, qu'au port d'Oran, au même titre que les ports d'Arzew ou de Mostaganem, les mêmes mesures sont en vigueur, car l'instruction émane de la direction générale des Douanes et concerne l'ensemble des ports commerciaux du pays. «Les exportateurs de déchets ferreux ne sont autorisés à faire accéder leurs marchandises à l'intérieur de l'enceinte portuaire qu'une fois le navire à quai. C'est une mesure qui vise à rendre au port sa véritable vocation, c'est-à-dire en faire une zone de transit et non une zone de stockage», a indiqué, hier, une source autorisée de la direction régionale des Douanes d'Oran. Ces mesures visent à lutter contre certaines pratiques, évoquées d'ailleurs dernièrement par le DG des douanes, selon lesquelles, certains opérateurs stockent «délibérément» leurs marchandises au port pour bénéficier de la sécurité et des réductions de tarifs dans le cadre des facilitations accordées par l'Etat. A noter, enfin, que les travailleurs du port de Ténès se disent inquiets devant la désertion des exportateurs vers d'autres ports du pays, sachant que les revenus engrangés à partir de cette activité demeurent très importants et cette situation pourrait menacer la stabilité financière de l'entreprise portuaire.
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