Algérie

Les déchets du BTP, une mine de matériaux encore mal utilisés



Les déchets du BTP, une mine de matériaux encore mal utilisés
RECYCLAGE - On en parle peu, alors qu'ils représentent la majorité des déchets en France. Mais avant de pouvoir complètement recycler les déchets de chantiers et de gros ouvrages publics, il y a encore du boulot...

Ils pèsent 170 millions de tonnes par an, contre 31 millions de tonnes pour les ordures ménagères. La valorisation des déchets du BTP (Bâtiment et Travaux publics) représente un enjeu considérable en France. Suite à la transposition d’une directive-cadre européenne, l’objectif est d’en recycler 70% d’ici à 2020, 90% d’ici à 2050. La marge de progression est importante, même s’il est difficile de se faire une idée sur la situation actuelle. Certains professionnels avancent le chiffre, peu encourageant, de 15 à 20% de déchets recyclés à ce jour. A la Fédération française du bâtiment (FFB) on se risque moins, mais on assure que c’est «beaucoup plus important que cela.» «Certains chantiers recyclent déjà 80% de leurs déchets» affirme-t-on à la Direction des affaires techniques.

Mais la FFB est d’accord: «on peut faire mieux.» «Par exemple, on recycle très mal les déchets des chantiers de réhabilitation. L’enfouissement, ou le brûlage sur site, existent encore, même si aujourd’hui c’est clairement identifié comme un mauvais usage. Il faut aussi cesser avec une pratique encore utilisée, c’est le remblai à l’aide de matériaux nobles, alors que le granulat recyclé serait une bonne alternative. On doit faire mieux dans la réutilisation des matériaux inertes, béton, terre, remblai…» Les chantiers représentent donc une mine considérable de matériaux, et peuvent s’avérer écologiquement très utiles dans un contexte d’épuisement des carrières. «Certains produits commencent à être valorisés, comme le plâtre fabriqué en partie avec des plaques usagées.»

Reste désormais à mettre en place les outils pour permettre aux professionnels de franchir un cap. «En zone urbaine, ce qui pose vraiment problème ce sont les petites quantités, du fait du manque de déchèteries. En zone rurale ce sont plutôt les déchets inertes qui sont difficiles à évacuer, du fait de l’absence ou presque de plateformes de tri.»

* Photo : Un chantier de construction à Marseille le 7 juin 2011. - POCHARD PASCAL/SIPA

M.B.


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