Algérie

Les décharges sauvages se multiplient



Alors que le phénomène de la pollution provoquée par les déchets ménagers prend de l'ampleur, un dépôt d'ordures a subitement pris forme à l'entrée du village de Tanefdour, sur le bord d'oued Boussiaba, à trois kilomètres au nord d'El-Milia. Un cours d'eau de plus pollué par cette grave atteinte à l'environnement et qui n'épargne désormais plus aucun espace.Faute d'endroit pour se débarrasser des ordures ménagères de cette agglomération, les habitants ont improvisé ce dépotoir, avec en sus des bacs à ordures, près du pont enjambant l'oued, sans tenir compte des méfaits induits par une telle atteinte à l'environnement. Cette situation ne concerne pas uniquement cette localité où on peine à trouver un endroit plus approprié pour se débarrasser des déchets, mais cela touche pratiquement les différentes communes de la wilaya de Jijel. `
Sur les rives des oueds, près de la mer ou dans la forêt, ce phénomène s'est tellement banalisé qu'il semble n'émouvoir plus personne. Hormis des associations impliquées dans la défense de l'environnement, des requêtes de citoyens ou les rapports présentés épisodiquement à l'APW, rares sont les voix qui s'élèvent contre cette situation.
L'atteinte à l'environnement est ainsi devenue presque une fatalité, à telle enseigne qu'on ne peut plus lutter contre ses répercussions sur le cadre de vie du citoyen. Dans la région de Taher, les cours d'eau de la région sont pollués, à tel point que l'irrigation des champs agricoles à partir des oueds est interdite depuis longtemps.
Ainsi, les agriculteurs des champs agricoles de Djimar ne recourent plus à l'irrigation à partir des oueds. Cette situation est directement liée à la saturation des centres d'enfouissement technique (CET), qui semblent ne plus répondre aux besoins d'une telle situation.
Non équipés en plus d'être saturés, ces centres sont loin de pouvoir traiter à, eux seuls, ce problème aux répercussions néfastes sur l'environnement. Pis encore, un rapport présenté à l'APW lors d'une précédente session, à la faveur de la sortie sur terrain des élus, a relevé que ces centres ne disposent pas de stations pour éliminer les liquides résiduels ultra-polluants qui s'accumulent au fond de ces infrastructures. Selon le constat fait, ces dernières ne répondent plus aux exigences pour traiter les déchets selon les normes requises.
Autant dire que dans les différents rapports élaborés, la plupart des communes ne sont pas reliées à ces centres, ce qui a donné lieu à la prolifération des décharges sauvages. Cette situation a eu pour conséquence une pollution à grande échelle qu'on a du mal à contenir, en dépit de certains efforts pour lutter contre ce phénomène mais qu'on n'arrive pas à éradiquer dans les agglomérations urbaines et rurales.

Amor Z.


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