Algérie

LES DEBATS DU FCE Louisa Hanoune pour le gel de l'accord d'association avec l'UE



Première du genre, la rencontre-débat qui a regroupé Louisa Hanoune,secrétaire générale du PT, et les membres du Forum des chefs d'entreprises apermis de confronter les positions économiques de deux écoles théoriquement«diamétralement opposées» mais qui, néanmoins, se rejoignent sur certainsimpératifs pour la survie de l'économie nationale. Louisa Hanoune entame sonintervention en précisant qu'il s'agit bien d'un « sort commun » entre tous lesacteurs de la vie politique et économique en Algérie. D'ailleurs, elle souhaitefaire des prochaines élections législatives un « référendum sur la souveraineténationale » en terme de choix politiques et économiques à venir. Mme Hanounefait état d'une vingtaine d'engagements économiques dans le programme électoraldu Parti des travailleurs. Le plus important point qu'elle n'a cessé de répéterdurant son intervention et dans ses réponses aux interrogations de certainsmembres du FCE, c'est « d'aider à une économie nationale indépendante de toutepression extérieure », comme ce fut le cas dans un passé récent au sujet duplan d'ajustement structurel (PAS). Et elle considère que certains choixactuels entrent dans ce qu'elle appelle les « pressions extérieures ». Laporte-parole du PT considère qu'il y a d'autres voies que celle de la «désertification industrielle ». Entendre par là « la politique de privatisationmenée par le ministère des Participations qui est un véritable ministère de ladésertification », précise-t-elle, en citant des exemples de privatisation (casde l'Enajuc Ngaous) qui ressemblent plutôt à un « bradage » économique. Pour lePT, il faut plus d'Etat dans l'économie. Le rôle de l'Etat « ne doit pas êtrerégulateur uniquement », il faut « réhabiliter le ministère de l'Industrie » etfaire en sorte que les pouvoirs publics réalisent des investissements publicsproductifs. Elle précise en direction des patrons privés que la « protection del'industrie nationale » et la « préférence nationale » concernent aussi bien lesecteur public que le privé. Louisa Hanoune n'a pas été tendreavec l'accord d'association avec l'Union européenne, dont elle demande purementet simplement le gel. Qu'avez-vous en guise de substitution, interroge unpatron ? «Eh bien, je vous rappelle que nous existions avant l'accordd'association !», rétorque Louisa Hanoune, qui estime que les engagementséconomiques de l'Algérie avec l'UE « n'ont été favorables ni pour le public nipour le privé ». « Bien au contraire, ajoute-t-elle, c'est la programmation dela mise à mort de l'industrie nationale », insiste-t-elle. Le PT considère qu'il y a de laplace pour le privé et le public, Ils se complètent. Mais devant le scepticismede certains patrons à l'idée que l'Etat investisse dans l'industrie, Hanounerétorque: « De toute façon, le secteur privé ne peut pas se substituer ausecteur public ». « Dans une aire de mondialisation, il n'y a pas de place pourune économie forte », dira un des membres du FCE. « Nous ne voulons pas nonplus d'entreprises faibles », lui répond-elle, ajoutant qu'il faut « laisseraux entreprises algériennes le temps de s'adapter et de se renforcer par laprotection de la production nationale ». Interrogée sur le retour auweek-end dit « universel », Mme Hanoune ne voit pas quelle en est l'utilité,estimant qu'il y a « d'autres priorités ». « De toute façon, nos exportationssont minimes, et le retour vers le samedi-dimanche ne profitera qu'auximportations », conclut-elle.


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