Algérie

Les dangers de l?Askarel et de l?amiante en débat à Souk Ahras



Plus de 20 sites à risques recensés Une journée d?étude sur les risques des huiles askarel (ou PCB) et de l?amiante, organisée mercredi au niveau de l?entreprise nationale des peintures (ENAP) par l?inspection du travail de la wilaya de Souk Ahras, a permis aux participants de mettre en relief le danger que représentent ces produits toxiques sur la santé des travailleurs et par ricochet, celle de toute la population. Des machines et équipements, fonctionnant à base d?askarel, importés avant 1987, sont des sources potentielles de maladies incurables et de contamination pour les personnes en contact régulier ou/et permanent avec cet équipement. Ce liquide visqueux, incolore, irréductible, inflammable à 300° et extrêmement toxique, tel que défini par les intervenants, a été utilisé pour la première fois en 1929 dans les pays occidentaux. Les graves accidents mortels qui ont eu lieu au Japon et aux USA ont amené ses premiers utilisateurs à interdire sa commercialisation. En Algérie, où des sinistres ont été enregistrés avant 1987 à Blida, El Khroub, Mostaganem, Aïn Smara, Boumerdes et Boufarik, l?achat, la vente, l?importation, l?utilisation à n?importe quelle fin de ces huiles toxiques sont interdits depuis l?année 2007 et réprimés par la loi 03/83 et le décret 182/87. La mise en application de ces textes a, certes, réussi à minimiser les risques mais n?a pu résoudre le problème de manière définitive. Des transformateurs, des condensateurs et autres équipements, fonctionnant à base d?askarel, sont toujours à l?hôpital Ibn Rochd, au centre de formation professionnelle de Sédrata, aux parcs d?Algérie Télécom, de l?APC de Souk Ahras et dans au moins 20 autres sites recensés récemment. Une seule firme franco-belge détient la technologie d?élimination de ces huiles. Les risques de déplacement du matériel et les dépenses onéreuses d?une telle opération la rendent impossible. L?on se limite, pour l?heure, à isoler les machines qui contiennent cette substance. Convié à ce rendez-vous, le docteur Saïdia, a expliqué avec force détails les effets immédiats provoqués par ces huiles toxiques sur la santé des citoyens, en cas de contamination. « Le sujet atteint présente souvent des troubles oculaires tels que la déformation des objets perçus et l?absence de couleurs, des amnésies, des céphalées rebelles au traitement, une somnolence, des troubles hépatiques et des cas de cancer du foie, de leucémie et autres maladies incurables », a-t-il précisé. Le représentant de Sonelgaz insistera, quant à lui, sur les mesures préventives devant être mises en application, ajoutant : « Les condensateurs et les transformateurs qui fonctionnaient autrefois à base d?askarel doivent être isolés, placés sur une plate-forme étanche dans une température ambiante avec bacs de sable et extincteurs pour prévenir tout accident pouvant dégénérer en catastrophe naturelle, notamment pour les cas d?incendie ». Le directeur de l?unité des peintures de Souk Ahras (UPSA), en l?occurrence M.Dahmani, évoquant l?expérience de son entreprise, a précisé que l?isolation de ces équipements nécessite des moyens humains et matériels importants, proposant par la même occasion le concours de son entreprise pour prévenir les risques d?accidents. « Nous avons remplacé 16 condensateurs qui contiennent cette substance toxique pour les remplacer par d?autres nouvellement acquis », a-t-il conclu. Les intervenants ont tenu, par ailleurs, à soulever le même problème par rapport aux entreprises en instance de liquidation et celles confrontées à des difficultés financières, où les équipements fonctionnant à base d?askarel ne peuvent être isolés conformément aux conditions requises. Les effets cancérigènes de l?amiante, matière contenue dans des matériaux de construction, les voies de canalisation des eaux et les constructions préfabriquées, a été l?autre volet débattu lors de cette rencontre. Les intervenants, qui ont sollicité la collaboration des services de la Dlep et ceux de l?OPGI, ont émis le v?u de lancer une campagne de sensibilisation pour éliminer cette matière toxique des anciennes bâtisses. D?autres ont révélé que l?on continue à utiliser l?amiante, matière prisée pour son coût et sa résistance même dans des constructions récentes. La création d?une cellule, composée de plusieurs partenaires, aura pour tâches principales l?information, la sensibilisation et la prévention contre ces matières toxiques, et sera une alternative recommandée par les participants et animateurs de cette journée d?étude.


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