Algérie

Les cris inaudibles des politiques



La bureaucratie est le mal majeur qui gangrène l'administration algérienne. Le constat est unanime, reste à trouver les mécanismes et les solutions idoines pour y remédier. Le phénomène est assez inquiétant, pour que deux hauts responsables de l'Etat algérien, abordent cette problématique et appellent à la transcender, de manière urgente. Cela est d'autant plus plausible, que la crise sociale est aux portes. Mesurant l'ampleur de la situation, le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, El Hachemi Djaâboub, a qualifié d'impérative l'humanisation de la relation entre l'administration et le citoyen». Il appellera les responsables de son administration à «la lutte contre la bureaucratie et à numériser le secteur». Annonçant la suppression de20 documents exigés pour la constitution de dossiers à travers tous les services relevant du secteur», Djaâboub fait part, également, de la prise de deux décisions importantes, «la 1ère ayant trait à l'obligation de remettre un accusé de réception à tout citoyen qui dépose un dossier au niveau des structures relevant du département du travail, de l'emploi et de la sécurité sociale, et la seconde à l'obligation de fournir un refus écrit à tout citoyen pour tout dossier rejeté.
C'est également l'optique dans laquelle abonde Karim Younès, médiateur de la République qui vient de lancer un appel à «la conjugaison des efforts, à la coordination, la bonne volonté et à la coopération totale entre toutes les institutions du pays et celles élues au seul intérêt du citoyen». Aux yeux du médiateur de la République, «il est vain d'occulter cette réalité, car le phénomène qui est subi par le citoyen, est bien réel, notamment au sein de plusieurs administrations publiques». Karim Younès estime, dans ce contexte, que «le fait d'occulter pareille situation, ne pourrait que concourir au pourrissement de la situation et à exacerber le ressentiment du citoyen envers ses institutions». Le médiateur de la République a dressé un large réquisitoire contre ce mal qui ronge l'administration, et qui freine les initiatives.
Exhortant ses subalternes et autres responsables locaux, réunis lors d'un conclave régional des délégués du médiateur de la République, il appellera à «accroître notre réactivité face à ce phénomène et à s'éloigner des discours de complaisance et à évoquer, clairement et avec courage, ce fléau dévastateur...». Le patron de l'instance présidentielle de médiation mesure l'ampleur dévastatrice du phénomène, qui risque de menacer les fondements de l'Etat et de la société, s'il venait à s'accroître et à s'enraciner, davantage dans les différents rouages de l'administration. Un phénomène qui concourt également à favoriser l'injustice et à élargir le fossé des inégalités au sein de la société.
Ce qui serait regrettable, surtout face aux répercussions des crises sanitaires et économiques que subit, de plein fouet le pays, depuis deux années déjà.
Dans ce cadre, Karim Younès a appelé «à l'amélioration de la prise en charge des besoins et des attentes du citoyen». Poursuivant son plaidoyer en faveur d'une lutte acharnée contre ce phénomène, le médiateur place l'intérêt général du pays, dans «le renforcement de nos institutions avec l'adhésion effective et entière du citoyen, qui constitue un garant de la stabilité et de la pérennité de ses institutions».


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