Les cris du c?ur
Il y a du mérite dans ces voix qui s?élèvent et qui dénoncent les méfaits des volontés impures. Vaille que vaille et autant que faire se peut. L?insouciance, le mépris sont brocardés, vilipendés. La reconnaissance est d?autant plus louable quand la levée de boucliers s?adoube d?une argumentation imparable, cinglante. Ni réquisitoire irréfléchi ni attaque hypocrite. Le jeu de la démonstration rigoureuse et des faits irrécusables s?opère. Le doigt est mis sur les plaies. L?écheveau est démêlé, l?engrenage décortiqué, analysé. Il est surprenant d?observer que nombre de problèmes et de difficultés trouvent en temps opportun l?esprit suffisamment lucide et probe qui les étale devant l?opinion publique. Sans rémission, sans arrière-pensée. Cette promptitude à être en phase avec une conscience citoyenne délestée des maladies infantiles de l?égoïsme, de l?immobilisme affligeant, trouve parfois une déplaisante riposte qui tente d?annihiler, d?étouffer tous ces efforts méritoires. On invoque à tort un scepticisme outrancier, un goût pour l?alarmisme, une tendance excessive à l?affolement. On fulmine contre « l?indocilité ». On conspue les âmes chagrines, coupables de vouloir se mêler de ce qui ne les regarde pas. Quand les prémonitions, les avertissements, les alertes deviennent réalité et faits palpables, s?enclenche alors en un staccato endiablé et enfiévré la longue et infructueuse sérénade des litanies usées jusqu?à la corde. A grand renfort de prétextes surannés, le ton est donné. Manque de temps, de moyens, d?argent, d?expérience et toutes sortes de griefs qui sonnent comme des arguties. La conscience est soulagée par des répliques aléatoires. Eternel scénario d?une mauvaise pièce qui se répète à satiété. « Gouverner, c?est prévoir » et on ne s?explique jamais pourquoi les mises en garde sont, de guerre lasse, réduites à des sanglots, des flèches assassines ou à des nuisances délétères. Le mystère persiste.
Posté Le : 01/11/2004
Posté par : sofiane
Ecrit par : Mohamed B.
Source : www.elwatan.com