Algérie

Les craintes de la société civile maghrébine



Moment charnière ou non-événement, man'uvre politique ou projet constructif et sincère ' L'union de la Méditerranée, initiée par Nicolas Sarkozy et transformée en union pour la Méditerranée, à la faveur de négociations et de maturation au sein de l'Union européenne, aborde un virage décisif où les jeux de positionnements absorbent tous les efforts des acteurs politiques. Sept jours avant le sommet des chefs des 44 Etats qui forment la future UPM, prévu à Paris le 13 juillet prochain, la société civile, regroupée au sein de la plateforme non gouvernementale euroméditerranéenne, a tenu sa réunion à Casablanca les 4 et 5 juillet. Une réunion censée préparer le forum civil prévu en novembre prochain à Marseille et débattre la position à adopter vis-à-vis de l'initiative française.Il faut dire que les représentants des réseaux d'ONG implantés sur les deux rives étaient pressés de formuler une vision commune et une position claire à l'égard d'un projet qui risque de se faire sans eux. D'ailleurs, c'est la première critique formulée par les participants qui revendiquent le droit de participer à la conception et à la prise de décision dans tous les projets qui concernent la Méditerranée.Beaucoup ont tenté une évaluation du processus de Barcelone, inscrite entre le constat d'échec et une satisfaction mesurée, mais le consensus était présent pour dire que 13 ans après l'instauration du processus, les attentes sont les mêmes et peu de chose a changé. Certes, les acquis sont indéniables, mais cela dit, sur les plans politique, sécuritaire et économique, les résultats sont insignifiants et on enregistre même un recul des libertés, davantage de violation des droits de l'homme et plus d'instabilité. Les adhérents à la plateforme ont été conviés à ne pas se considérer comme invités, plutôt comme acteurs de l'UPM. Leur inquiétude demeure, cependant, intacte. Car, au moment où la rencontre du 13 paraît ficelée (la présence de Bouteflika est pratiquement acquise et celle de Kaddafi aussi, selon une source diplomatique française) et que la dynamique semble déjà enclenchée du côté des opérateurs économiques (plusieurs rencontres ont eu lieu, notamment celle organisée par le Medef le 4 juillet), la société civile demeure en marge du projet.Beaucoup d'interrogations ne trouvent pas encore de réponses, notamment celle de savoir si l'UPM est une rupture, comme on le craint du côté de la société civile, ou alors une refonte du processus de Barcelone à bout de souffle, comme on l'affirme de part et d'autre. En tout état de cause, la conjoncture actuelle marquée par la menace permanente sur la paix dans la région à cause de l'aggravation du conflit israélo-palestinien, de la guerre en Irak, du 11 septembre 2001 et de la militarisation et, aussi, par la hausse du mouvement migratoire clandestin et le durcissement de la politique des visas et l'arrivée des Américains dans la région, tous ces éléments ajoutés au constat lié au processus de Barcelone font que le nouveau projet est appelé à être fondé sur de meilleures bases. Dans le cas contraire, il risque d'essuyer un cuisant échec. L'UPM a besoin de règles de déontologie et d'outils juridiques pour garantir l'application à la lettre des termes de la convention au plan politique pour éviter de refaire les mêmes erreurs et favoriser le business au détriment de l'aspect social et de l'esprit de solidarité, se sont entendus à dire les participants.Ghaza serait un bon point de départ, a lancé un intervenant espagnol, rejoint par plusieurs autres participants, pour d'abord désamorcer la crise centrale et avancer sur les autres dossiers. Le conflit israélo-palestinien est considéré, en effet, non pas comme un préalable, mais comme une condition indispensable et une clé pour la stabilité dans la région et la réussite de tous les projets communs, ont conclu les participants dans le document final de leur rencontre.


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