Les derniers chiffres rendus publics par le Centre national de l'informatique et des statistiques des Douanes (CNIS) confirment la vulnérabilité de la balance des paiements de l'Algérie, dont les recettes pétrolières se sont substantiellement contractées cette année, imprimant aux revenus des hydrocarbures une volatilité dangereuse.Les services des Douanes constatent en parallèle la persistance d'une tendance haussière des importations donnant, à travers les chiffres collectés, une indication d'un risque de fragilisation des finances publiques.
La balance commerciale de l'Algérie s'est ainsi établie durant les huit mois de 2013 à 8,76 milliards de dollars contre 16,39 milliards de dollars à la même période de l'année écoulée, reculant de 46,5%, selon les chiffres provisoires des Douanes. Les exportations ont atteint 45,58 milliards de dollars contre 48,62 milliards de dollars durant la même période de référence, en baisse de 6,25%.
Quant aux importations, elles se sont établies à 36,81 milliards de dollars de janvier à août 2013, contre 32,23 milliards de dollars à la même période de 2012, en hausse de 14,23%, selon le CNIS. Le recul des exportations est dû essentiellement à une baisse de près de 7,1% des exportations d'hydrocarbures, représentant l'essentiel des ventes algériennes à l'étranger avec une part de 96,70% du volume global des exportations, soit 44,07 milliards de dollars durant les huit mois de 2013 contre 47,43 milliards de dollars à la même période de l'année écoulée.
La baisse de l'excédent commercial et son rétrécissement au fil des mois par rapport à 2012 sont préoccupants pour les responsables financiers du pays. Ceux-ci ont mis de côté, il y a quelques mois, leur réserve habituelle pour mettre en garde contre le risque encouru par l'économie algérienne. Des risques relevés par le ministre des Finances, Karim Djoudi, en mai 2013, et par le gouverneur de la Banque d'Algérie quelques semaines plus tard, le 10 juin. Les craintes exprimées alors se confirment en ce mois de septembre, dans le sillage de la persistance des pertes subies par la balance des paiements des suites de la baisse des exportations d'hydrocarbures et de la persistance de chiffres élevés des importations.
Le gouverneur de la Banque d'Algérie, Mohamed Laksaci, qui présentait pour la première fois en juin un rapport trimestriel sur la situation financière du pays, avant la traditionnelle conférence de presse de septembre, avait estimé, à la lumière des chiffres enregistrés alors, que «l'économie algérienne est face à un choc externe similaire à celui de 2009, aggravé par une baisse substantielle de sa balance des paiements sur fond d'e recul de ses revenus pétroliers». M. Laksaci avait relevé que la balance des paiements, qui traduit la viabilité de l'économie, s'est affichée en baisse à 846 millions de dollars à fin mars 2013 contre 4,1 milliards de dollars durant la même période de 2012. Le gouverneur avait par ailleurs noté l'impact de la perte financière sur les réserves de change de l'Algérie, sans exprimer pour autant des craintes à ce sujet.
Alors qu'elles avaient atteint à fin 2012 quelque 190,66 milliards de dollars, les réserves de change de l'Algérie s'affichaient à fin mars 2013 à 189,7 milliards de dollars. Même si elle n'est pas énorme, cette baisse d'un milliard de dollars met un coup de frein à la hausse continue des réserves de change et surtout aux prévisions de croissance de ce matelas de sécurité pour le gouvernement. Celui-ci gère une période préélectorale et ne donne pas l'impression de vouloir réduire ses prévisions de dépenses, même si M. Laksaci parle de «gestion prudente des réserves officielles de change». Une réalité qui peut laisser planer quelques doutes sur la marge de man'uvre de l'Exécutif, au cas où les choses ne s'amélioreraient pas sur le front des recettes des hydrocarbures.
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Posté Le : 25/09/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Zhor Hadjam
Source : www.elwatan.com