Algérie

Les cours mondiaux du blé s'effondrent



C'est un piège dans lequel sont du reste tombés beaucoup de pays, notamment l'Algérie qui avait passé de grosses commandes pour se mettre à  l'abri de pénuries susceptibles d'exacerber un front social en ébullition.  A elle seule, l'Algérie a dépensé entre 2010 et le premier semestre 2011 pas moins de 2,5 milliards d'euros pour reconstituer ses stocks, à  des prix qui ne cessaient d'augmenter pour atteindre à  la fin de l'été 2011 le record historique de 240 euros la tonne sur le marché français et un peu plus sur le marché américain (Chicago). La hausse était, pour ainsi dire, vertigineuse lorsqu'on se souvient que la même tonne de blé se négociait, à  peine, à  90 euros en moyenne, deux années auparavant sur les principales places boursières. En chute d'environ 30% par rapport aux prix exceptionnellement élevés qu'ils avaient atteint durant l'été 2011, les cours du blé se sont très sensiblement rapprochés de ceux du début de l'été 2010, soit environ 180 euros la tonne, en moyenne sur les marchés américains et français. Selon les informations rapportées par les spécialistes du très sérieux service d'analyse de marchés «Offre et demande agricole», les stocks de blé se seraient, en effet, largement reconstitués (208 millions de tonnes) au point de satisfaire aisément 30% de la consommation mondiale et d'aller encore plus loin dans la disponibilité de cette denrée alimentaire éminemment stratégique, grâce aux efforts déployés par les plus gros producteurs mondiaux de céréales et qui misent sur des données météorologiques favorables pour atteindre de bons seuils de rentabilité.    Contrairement donc aux prévisions alarmistes émises à  grands renforts médiatiques aussi bien par les traders que par les producteurs, l'offre de blé s'avère en définitive bien meilleure que prévu. Les récoltes ont été bonnes, aussi bien en France, en Australie, aux USA, qu'en Ukraine et en Russie, revenues sur les marchés internationaux après quelques années de suspension d'exportation essentiellement due à  la sécheresse qui avait affecté  toute la région céréalière de la mer Noire. De ce fait, les prix qui avaient grimpé jusqu'à 8,27 dollars le boisseau à  la fin août 2011 sont aujourd'hui retombés sous la barre des 6 dollars, renouant ainsi avec les niveaux de juillet 2010. De l'avis des mêmes experts de «Offre et demande agricole», la promesse de très bonnes récoltes, notamment dans les vastes exploitations australiennes et nord-américaines, a de bonnes chances de ramener les cours du blé à  des niveaux encore plus bas durant l'année 2012. Un bon présage pour l'Etat algérien qui peut ainsi espérer couvrir ne serait-ce qu'une partie des frais colossaux qu'il consacre au soutien des prix de certaines céréales.                            


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